Trois mois nous séparent du Ramadhan 2020, et le successeur de Saïd Dejllab vient d'afficher sa détermination à faire mieux que son prédécesseur, cela, en tablant sur l'avancement des préparatifs du mois de jeûne. C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère du Commerce, qui explique que le premier responsable du secteur a appelé les cadres de l'administration centrale «à faire obstacle aux commerçants qui saisissent l'occasion du mois sacré pour augmenter les prix». Le durcissement du contrôle sur le processus de distribution des produits subventionnés par l'Etat, à l'instar du lait, demeure l'une des mesures décidées lors d'une réunion, présidée jeudi dernier, par le nouveau ministre du Commerce. Certes, le fait de se préparer à l'avance demeure essentiel, est une démarche à saluer, mais il est évident de noter dans ce sillage que la réalité sur le terrain dicte qu'il y a urgence à mettre en place un contrôle rigoureux. Cela, notamment du fait que des dépassements sont actuellement observés dans certains magasins qui ne respectent pas le prix du lait en sachet dont le prix est fixé par l'Etat à 25 DA. Des agissements illégaux de certains commerçants opportunistes qui sont dénoncés par les associations qui activent dans le domaine de la défense des droits des consommateurs. D'ailleurs, il est à rappeler dans ce sens que Mustapha Zebdi, le président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement, avait signalé, mercredi dernier, au forum du quotidien El Moudjahid «le retour de la pénurie du lait dans différentes wilayas du pays», tout en dénonçant le fait que «certains commerçants obligent les citoyens à acheter un sachet de lait entier au prix de 50 DA en contrepartie de deux ou trois sachets de lait de 25 DA». Un problème récurrent qui vient encore une fois refaire surface et qui menace ainsi de mettre à mal le pouvoir d'achat des citoyens qui commencent déjà « à se faire déplumer», avant le mois sacré. Le durcissement du contrôle sur le processus de la distribution du lait en sachet afin de lutter contre les perturbations enregistrées et de mettre un frein à la spéculation sur les prix des aliments subventionnés, demeure une tâche qui revient principalement au ministère du Commerce qui doit durcir les mesures de contrôle afin d'éviter ce genre de perturbations, avait déclaré le président de l'Apoce. Ce dernier avait également estimé que «le nombre de 10 000 agents de contrôle demeure insuffisant pour suivre 3 millions de commerçants». De retour au communiqué du ministère du Commerce, il est précisé que le ministre Rezig, a insisté durant la même rencontre sur « le rôle prépondérant des agriculteurs, des producteurs et des réseaux de distribution en matière d'approvisionnement des marchés de gros et de détail, particulièrement durant le Ramadhan». Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part les différents partenaires du secteur du commerce, les professionnels de la filière lait ont relevé « l'impératif de sensibiliser le consommateur à la faveur d'une coordination avec les associations de protection du consommateur qui constituent un partenaire efficient sur le terrain». Par ailleurs, nous avons jugé utile de noter que la lutte contre la spéculation, qui touche aux produits subventionnés par l'Etat, tels la farine, n'est pas une tâche facile. Cela, notamment sur le fait que depuis au moins une vingtaine d'années, les ministres qui se sont succédé à la tête du ministère du Commerce, n'ont pas réussi à mettre un terme aux pratiques de détournement de cette denrée alimentaire destinée exclusivement à la fabrication du pain. Un autre défi immédiat pour Kamel Rezig, puisque les détournements de la farine subventionnée demeurent une pratique courante. Les minoteries ont été souvent pointées du doigt par les boulangers, en raison du détournement de la farine subventionnée. Et les boulangers sont accusés de détourner la farine subventionnée pour la fabrication des gâteaux durant le mois de Ramadhan, dans le but d'optimiser leurs gains.