Ils déplorent le manque de moyens matériels et humains. Le secrétaire général du syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (Snvfap), M.Kaddour Hachimi, a révélé, hier, lors d'une conférence de presse, que les moyens matériels et humains qui existent actuellement ne suffisent pas pour faire face à la menace de la grippe aviaire. «Les ministères de la Santé et de l'Agriculture parlent du contrôle des frontières sud. Toutefois et avec l'effectif actuel qui est de 1400 vétérinaires seulement à l'échelle nationale, nous ne pouvons pas affronter le virus H5N1», avoue M.Hachimi. «Nous n'avons pas suffisamment de véhicules car pour se déplacer dans le Grand Sud ou les autres régions menacées, c'est des kilomètres à parcourir entre les régions. Aussi, il n'existe pas de lignes téléphoniques directes au niveau des inspections de wilaya pour faciliter le contact en cas de déclaration de la maladie. Ceci entrave le travail du vétérinaire et partant menac sérieusement la santé de la population», avertit le conférencier. La grippe aviaire arrive à nos frontières. Elle prend des proportions alarmantes. «Si nous attendons qu'il y ait une urgence pour courir à gauche et à droite, le virus n'attend pas. Sauf si les deux ministères ont prévu un autre dispositif, à ce moment-là nous en débattrons». Pourtant, pas plus tard qu'avant-hier, le ministre de la Santé, M.Amar Tou, a déclaré que l'Algérie «est prête à faire face à toute éventualité concernant la grippe aviaire, à travers la mise en place d'un réseau hospitalier et d'espaces de stockage des sérums». Le ministre a assuré que ces dispositifs seront renforcés de manière à faire face à toute éventualité, notamment la propagation de la maladie à d'autres foyers. De son côté, le ministère de l'Agriculture a intensifié les prélèvements d'échantillons sur les oiseaux migrateurs et sauvages. Il envisage même de lancer une opération de contrôle rigoureux au niveau des zones humides abritant les oiseaux domestiques. Sur un autre chapitre, le secrétaire général du Snvfap s'est dit satisfait des résultats de la grève d'une semaine qui a enregistré, selon lui, un taux de suivi national de 97%. «La mobilisation était totale ainsi que le débrayage et aucun incident n'a été déploré», dit-il d'un air enthousiaste. Le conférencier a dénoncé les réquisitions des vétérinaires faites dans différentes wilayas notamment, à Djelfa, Jijel, Guelma et Relizane pendant la période de grève dont le nombre a atteint selon lui 145 à travers le territoire national. «Nous ne comprenons pas pourquoi ils ont procédé à ces réquisitions puisque nous avons assuré le ser-vice minimum», s'interroge M.Hachimi. Concernant le contrôle des viandes, il affirme que tous les abattoirs étaient à l'arrêt durant la grève. Mais pour lui, le débrayage n'a pas donné l'effet escompté. Raison pour laquelle il interpelle le gouvernement pour prendre en charge sérieusement le dossier de cette corporation. «La situation est déplorable aujourd'hui. Avec les conditions actuelles, le vétérinaire ne peut pas faire son travail correctement car rien ne le motive». Le représentant syndical souligne que son organisation n'a pas l'intention de couper le cordon avec la tutelle ni avec la base pour faire aboutir ses revendications «légitimes». Mais, si la situation perdure, le syndicat menace de revenir à la charge. «La protestation ne fera que revenir et que chacun assume ses responsabilités».