Les forces armées de Damas sont en passe de prendre une ville stratégique dans la province d'Idlib, après des semaines de bombardements meurtriers qui ont quasi vidé cette métropole du nord-ouest de la Syrie, région dominée par des terroristes et des rebelles. L'offensive du régime a entraîné un vaste exode, et dans le nord de la province d'Idlib, on a pu voir, hier, des déplacés fraîchement arrivés de zones près de Maaret al-Noomane et secouées par des combats. Quasi assiégée par les forces gouvernementales, cette ville est stratégique pour le pouvoir syrien car elle se trouve sur une autoroute reliant Alep, grande ville du nord, à la capitale, une voie que le régime cherche à sécuriser. Appuyé par l'aviation de son allié russe, le régime n'a de cesse de marteler sa détermination à reconquérir la vaste région d'Idlib, ultime grand bastion dominé par des terroristes qui accueille aussi des rebelles intégristes. Les combats de ces dernières semaines ont poussé à la fuite des centaines de milliers de civils ayant abandonné leurs foyers pour trouver refuge dans des secteurs relativement épargnés, accentuant ainsi la pression sur les ONG qui déplorent une «grave catastrophe humanitaire». «Les forces du régime sont aux abords de Maaret al-Noomane, la ville est quasi encerclée», a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il fait état de frappes aériennes du régime et de son allié russe. Ces derniers jours, les forces gouvernementales ont conquis une dizaine de villages et localités au nord et à l'est de Maaret al-Noomane, selon l'OSDH. Les troupes accentuent désormais la pression sur le flanc ouest de la ville, d'après l'Observatoire. Dimanche, le quotidien pro-régime Al-Watan a indiqué que les forces gouvernementales étaient arrivées à un tronçon de l'autoroute M5, la voie stratégique reliant Alep à Damas. Elles ont «coupé» ce tronçon entre Maaret al-Noomane et la ville de Saraqeb, plus au nord. La grande région d'Idlib, et des territoires adjacents dans les provinces voisines d'Alep, Hama et Lattaquié sont dominés par les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham, l'ex-Al Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda. Hier, les combats se poursuivent aussi près de Saraqeb, située directement sur l'autoroute M5, mais aussi près d'un secteur de l'ouest de la province d'Alep traversé par cette même voie, d'après l'OSDH. Depuis début décembre, 358.000 personnes ont été déplacées, en grande majorité des femmes et des enfants, selon l'ONU. S'il parvenait à reconquérir cette vaste région, le régime aurait repris le contrôle de la quasi totalité du pays, hormis les zones contrôlées par les Kurdes ou par les forces turques et des supplétifs syriens dans le nord. Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011, a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.