Les forces gouvernementales syriennes ont progressé vendredi vers la ville de Maaret al-Noomane, un objectif-clé dans le nord-ouest du pays, après des combats avec des terroristes qui ont fait 23 morts, a annoncé hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Selon l'OSDH, les forces syriennes ont pris deux villages, Deir Sharqi et Deir Gharbi, situés dans le sud de la province d'Idleb, et se trouvent désormais à quatre kilomètres de Maaret al-Noomane. Cette ville tenue par les terroristes est l'une des localités les plus importantes de cette région, dernier grand bastion échappant au contrôle de Damas et l'un des objectifs-clés de l'Etat syrien, souligne l'OSDH. "Deir Sharqi et Deir Gharbi sont les clés vers la conquête de Maaret al-Noomane", a assuré l'Observatoire. Les combats pour la prise des deux villages, situés au sud de Maaret al-Noomane, ont fait sept morts parmi les forces gouvernementales et 16 morts dans les rangs des terroristes et des rebelles, selon l'OSDH. Selon le directeur de l'ONG, Rami Abdel Rahmane, les forces syriennes pourraient à présent lancer des attaques au mortier sur Maaret al-Noomane depuis des collines situées dans ces villages. Les forces gouvernementales soutenues par l'aviation russe, ont intensifié leurs attaques sur le sud de la province d'Idleb depuis décembre. Depuis cette date, 358 000 personnes ont été déplacées dans le Nord-Ouest syrien, en grande majorité des femmes et des enfants, selon l'ONU. Cette escalade coïncide avec un récent regain d'attaques menées par les forces gouvernementales syriennes dans l'ouest de la province d'Alep, une zone tenue par des groupes terroristes, qui jouxte la province d'Idleb. Entre le 15 et le 19 janvier, plus de 38 000 personnes ont fui les violences dans l'ouest de la province d'Alep, selon l'ONU. La province d'Idleb et certaines zones des régions voisines d'Alep, de Hama et de Lattaquié, sont dominées par les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda. Des groupes rebelles y sont aussi présents. Un cessez-le-feu annoncé en janvier par Moscou est resté lettre morte. Le gouvernement syrien, qui contrôle désormais plus de 70% du pays, a maintes fois exprimé sa détermination à reconquérir cette région, où vivent environ trois millions de personnes.