L'équation est complexe dans un pays où le niveau de production locale est de 30%, dont la moitié est assurée par le secteur public. Les ordonnances valent annuellement des milliards de dinars pour les caisses des assurances sociales en Algérie. Une étude effectuée par la commission chargée du dossier de la santé au niveau du FLN, a révélé, lors de sa réunion au siège du parti, que la facture des remboursements a coûté durant l'année écoulée la bagatelle de 41,5 milliards de dinars pour les assurances algériennes. La facture est très lourde au moment où l'Etat cherche à trouver un moyen adéquat et approprié pour réduire au maximum ses dépenses sociales. Avec un niveau de couverture sociale qui avoisine les 85% - l'un des plus élevés au monde - la facture des remboursements engloutit plus de 70% des dépenses des assurances. Mais ce n'est pas ce qui inquiète M.Bourkaï, sous- directeur au ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Son «angoisse» est plutôt due au rythme de croissance des dépenses en remboursement des médicaments dans notre pays. «C'est une croissance vertigineuse. Il augmente annuellement de 20%» s'est inquiété le représentant du ministère du Travail. Ce rythme est en effet, l'un des plus élevés au monde: la croissance est de 5 à 6% dans les pays développés. Ce qui aggrave encore ces dépenses en remboursement, selon la commission du FLN, c'est la tendance de vieillissement qui pointe déjà son nez au sein de la société algérienne. Le vieillissement a un coût. Si l'espérance de vie est appréciable en Algérie, elle atteint 73 ans, son coût est, en revanche, faramineux. «De plus en plus les maladies chroniques font leur apparition en Algérie et ce sont des maladies qui nécessitent des traitements extrêmement coûteux» s'est alarmé M.Lamri, professeur à l'université d'Alger et membre de la commission santé du FLN. L'équation est complexe dans un pays où le niveau de production locale est de 30% dont 50% de cette production locale est assurée par le secteur public. Le défi est grand dans un pays qui est l'un des plus grands consommateurs de médicaments au monde et où la facture d'importation a atteint en 2005 le milliard de dollars. Mais quelles sont les raisons à l'origine de ces dépenses faramineuses? Plusieurs causes ont été citées par la commission. Reléguant les abus et les fraudes à la marge des causes négligeables, la commission a soulevé en revanche, «le manque de sensibilité au remboursement chez la plupart des prescripteurs qui ne prennent pas en considération la dimension économique de leur facture», la commission relève également «le manque de mesures incitatives pour l'utilisation des médicaments génériques au niveau des officines». Que faut-il faire alors en pareil cas? Quelle thérapie de réplique faut-il adopter pour juguler ce phénomène? Les différents intervenants ont cité quelques solutions dont la dernière mesure prise par le département de la santé. Cette mesure consiste à établir des tarifs de référence en vue de maîtriser les dépenses, lequel tarif doit impérativement figurer sur la vignette du médicament en vente. A travers ce tarif de référence, il y a une incitation indirecte aux médecins pour qu'ils prescrivent les médicaments les moins chers. De même qu'il incite les pharmaciens à vendre plus les produits génériques, il créera également une concurrence au niveau des prix chez les industriels et les laboratoires de médicaments. Sur un autre plan, il a été proposé d'accorder «un droit de substitution aux pharmaciens», en d'autres termes, leur accorder légalement la latitude de remplacer un médicament cher prescrit par le médecin, par un autre qui l'est moins. Dans ce sillage de propositions, les pharmaciens présents aux débats, dont un représentant du Snapo, ont suggéré des mesures incitatives pour les génériques. Ils estiment qu'il n' y a aucune mesure incitative pour les produits de substitution car «le système servant de calcul pour les marges est loin d'être incitatif. Que nous vendions un produit à 100 DA ou à 200 DA, la marge bénéficiaire est la même». Tout a été dit sur le médicament et rien n'a été dit sur le médicament. Le secteur est très vaste. Il est stratégique, juteux et coûteux. Tou, le ministre de la Santé, était là...