«C'est un autre défi passionnant que tente l'équipe, comme ceux relevés dans la fabrication de l'insuline et du Saiflu.» Après l'insuline, le Tamiflu, le groupe pharmaceutique Saidal fabriquera les trois antirétroviraux génériques, actuellement seul médicament au monde qui permet de traiter la maladie du sida. «Nous pensons signer un contrat de fabrication de la tri-thérapie dans les prochains mois», a annoncé, hier, le P-DG du groupe Saidal. «Nous sommes en phase avancée dans les négociations avec notre partenaire, le laboratoire Hétéro Labs», a précisé M.Aoun qui s'exprimait, lors d'un point de presse tenu après la signature officielle, au siège de Saidal à Dar El Beida, du contrat de fabrication du Saiflu, avec le laboratoire indien Hetero Labs Limited. Le premier responsable de Saidal n'a pas donné plus d'indications sur ce nouveau défi que s'apprête à relever son groupe. «C'est un autre défi passionnant et c'est une aventure que tente l'équipe comme ceux réalisés dans la fabrication de l'insuline et du Saiflu», a confié un cadre du groupe. Cet autre défi de Saidal fera gagner annuellement des centaines de milliards de dinars à l'Algérie. La dépense moyenne pour la prise en charge d'un sidéen est de 1 million de dinars par an. En 2005, 34 nouveaux cas de sida et 147 séropositifs sont enregistrés en Algérie. Ce qui porte le nombre total des victimes à 676 et 1868 séropositifs depuis l'apparition de cette maladie en Algérie. La situation est relativement bonne. Mais elle n'est pas rassurante pour autant puisque le nombre des sidéens augmente en Algérie. De 605 cas enregistrés 1985, date du premier cas diagnostiqué à l'hôpital Mustapha, on est passé à 1868 cas. Vus sous cet angle, les chiffres s'avèrent très inquiétants. Encore plus inquiétants quand on sait que ces chiffres sont loin de refléter toute la réalité. Plusieurs cas séropositifs ignorent qu'ils sont porteurs du virus. Le dépistage n'est pas encore obligatoire. L'Algérie dispose de sept centres spécialisés dans le traitement de cette maladie (Alger, Oran, Sétif, Constantine, Annaba, Tamanrasset et l'hôpital militaire. Un nombre qui demeure insuffisant par rapport aux besoins de la population et surtout aux risques qui guettent le pays. Le premier de ces risques demeure l'immigration clandestine qui fait florès dans le Sud algérien où les frontières sont très perméables. Il faut savoir que l'Afrique subsaharienne enregistre des taux records en nombre de sidéens. Ce sont justement ces régions d'Afrique qui sont «pourvoyeuses» en immigrants clandestins. Le continent noir est d'ailleurs le plus touché par l'épidémie et l'entrée de Saidal dans le club «très fermé» des producteurs d'antiviraux, lui donne l'opportunité de subvenir à la gigantesque demande africaine en matière de médicaments contre le sida. Déjà présent dans plus d'une dizaine de pays d'Afrique, Saidal est véritablement en position de prendre une importante part de marché du continent noir et, par là même, concurrencer, les grands laboratoires occidentaux qui fournissent actuellement le médicament aux malades africains.