Ali Aoun a confirmé que l'usine d'insuline a fait l'objet de sabotage, deux jours après son inauguration par Bouteflika. L'application des tarifs de référence dans le remboursement des médicaments commence déjà à donner ses fruits. Le chiffre d'affaires quotidien du groupe pharmaceutique Saidal, enregistré depuis l'entrée en vigueur de la mesure le 16 avril dernier, est de 70 millions de dinars par jour. C'est ce qu'a affirmé hier le P-DG du groupe, M.Ali Aoun, lors de son passage hier à l'émission «Question de l'heure», diffusée sur les ondes de la Chaîne III. Ce chiffre souligne l'invité de la radio, n'a jamais dépassé auparavant les 35 millions de dinars par jour. Donc, ce résultat positif, enregistré en l'espace de quelques jours seulement, prouve que le consommateur algérien ne boude pas le médicament générique et encore moins les produits de Saidal. Bien au contraire les chiffres donnés par M.Aoun confirment, si besoin est, que le malade était pris au piège par certains importateurs de médicaments, lesquels tentaient d'imposer leurs produits faisant ainsi barrage à la production nationale. Conscient de la valeur et du poids du marché du médicament sur l'économie nationale, le gouvernement a décidé de prendre les choses en main pour surveiller et réguler ce marché estimé à plus d'un milliard de dollars. C'est dans l'objectif d'encourager justement la consommation du générique, notamment la production nationale, et de réduire la facture que la nouvelle politique de remboursement a été conçue. Les premiers résultats de Saidal annoncent que l'avenir de la production pharmaceutique nationale est prometteur. Les gains générés par cette nouvelle politique seront, certainement, considérables pour le groupe Sadail qui va voir son chiffre d'affaires annuel doubler. M.Ali Aoun s'est montré très à l'aise et même satisfait de la portée de cette nouvelle politique. S'expliquant sur le dossier de l'insuline, Ali Aoun n'a pas manqué de confirmer qu'il y a eu deux tentatives de sabotage qui ont ciblé l'usine de production d'insuline de Constantine, deux jours seulement avant son inauguration par le chef de l'Etat. Sans aller jusqu'à désigner un coupable, le P-DG s'est contenté de dire qu'une enquête est en cours pour débusquer les responsables de ces actes. Lors de sa visite, le président n'a pas caché sa colère en tenant à souligner qu'il est parfaitement au courant des tenants et aboutissants de ce dossier. Il a adressé une sérieuse mise en garde à ceux qui s'obstinent à faire des affaires sur le dos de l'Algérie et la santé des Algériens. Le président a exigé que la production soit à 100% nationale et la couverture d'au moins 30% de la demande. Conforté par le soutien du président de la République, M.Aoun défie tous ceux qui tentent de déstabiliser son groupe. Il a réitéré, en ce sens, son engagement d'aller de l'avant dans le développement de la production nationale. «Je m'opposerai à tous ceux qui veulent casser la production nationale», a-t-il lâché sur un ton menaçant. Nourri d'ambition, le P-DG de Saidal ne compte pas du tout faire marche arrière et s'engage à relever le défi et à renforcer sa présence sur le marché national. Selon lui, le groupe détient 45% de parts de marché. Après l'insuline et le Saiflu qui sont en cours de production, le groupe Saidal compte investir dans trithérapatie, médicament contre le Sida. A propos de l'insuline, le P-DG a fait savoir qu'il sera disponible sur le marché à partir du mois de mai prochain au prix de 450 DA. Il a même annoncé que le groupe va procéder à la production d'insuline sous forme de cartouche et de stylo. Pour le médicament antiviral, M. Aoun affirme qu'il n'a reçu aucune demande de la part de la PCH ou du ministère de la Santé. Ce dernier ne se fait pas de souci et reste convaincu que le stock de 6 millions de doses de Saiflu qu'il prépare d'ici la fin de l'année en cours sera en principe suffisant pour couvrir les besoins éventuels.