L'Algérie s'est dit surprise de la déclaration faite par le président turc, Recep Tayyip Erdogan dans laquelle «il attribue au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l'histoire de l'Algérie», a indiqué, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «L'Algérie a été surprise par la déclaration faite par le président turc, Recep Tayyip Erdogan dans laquelle il attribue au président de la République des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l'histoire de l'Algérie», précise-t-on de même source. «à titre de précision, l'Algérie affirme que les questions complexes liées à la mémoire nationale, qui revêt un caractère sacré pour le peuple algérien, sont des questions extrêmement sensibles. De tels propos ne concourent pas aux efforts consentis par l'Algérie et la France pour leur règlement», conclut le communiqué. L'Algérie se retrouve-t-elle au milieu de la «guerre» des mots que s'échangent Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron ? En effet, après sa visite d'Etat en Algérie, la semaine dernière, le président turc s'en est allé à faire des «confidences» sur sa rencontre avec le chef de l'Etat. Cette mise au point que vient de faire l'Algérie à la Turquie vise à mettre un terme à la polémique suscitée par les propos du président Erdogan, repris par le quotidien gouvernemental turc Daily Sabah. Selon ce tabloïd, le président Tebboune aurait affirmé à son invité que la France a «massacré» 5 millions d'Algériens en 132 ans. En réponse, le président turc a demandé à son homologue algérien de partager les documents liés aux crimes français en Algérie. «Si vous m'envoyez des documents à ce sujet, nous serons très heureux. Je savais que des millions de personnes ont été tuées, mais je n'imaginais pas un tel chiffre », a déclaré Erdoðan, dans des propos relayés par Daily Sabah, précisant que « la plupart des dirigeants mondiaux ne connaissent pas ce nombre». Ces déclarations du président turc interviennent après les propos tenus par Emmanuel Macron, accusant Erdogan d'envoyer des navires turcs transportant des mercenaires syriens en Libye. Il y a lieu de rappeler que ce n'est pas la première fois que Recep Tayyip Erdogan se prononce sur le passé colonial de la France en Algérie. En février 2018 lors d'une allocution à Istanbul, le président turc avait accusé les Français d'avoir massacré cinq millions de musulmans en Algérie. En 2011, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, avait également invité la France à revisiter son histoire coloniale plutôt que de se pencher sur le génocide arménien «on estime que 15% de la population algérienne a été massacrée par les Français à partir de 1945. Il s'agit d'un génocide», avait-il alors déclaré en conférence de presse.