Les Etats-Unis demeureront hautement dépendants du Moyen-Orient jusqu'en 2015. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, a déclaré hier, que les prix du pétrole resteront élevés et ne devraient pas baisser en dessous de 50 dollars le baril durant toute l'année. «Tout semble indiquer que les prix du pétrole resteront élevés durant le deuxième semestre et même jusqu'à la fin de l'année», a-t-il déclaré en marge de la journée technique de l'Aprue sur l'audit énergétique tenue, hier, à Alger. Le ministre argumente ses propos par l'existence des incertitudes dans la gestion macro-économique de certains Etats tels que les Etats-Unis qui cumulent des déficits budgétaires et commerciaux très importants. A cela, s'ajoute la baisse des températures qui accroît la consommation pétrolière du fait de la crise gazière européenne, les problèmes géopolitiques, et le retour en force de la spéculation sur les marchés pétroliers. «Il y a pourtant un équilibre entre l'offre et la demande», a-t-il dit. Pour lui donc, l'entrée durable du marché pétrolier dans une période de prix du pétrole élevés, n'est pas à exclure. D'ailleurs, une étude britannique menée par un cabinet de consultants en énergie et publiée hier, fait ressortir que les Etats-Unis resteront hautement dépendants du Moyen-Orient pour leur approvisionnement en produits pétroliers raffinés au moins jusqu'en 2015. Par ailleurs, le ministre a considéré que les prix actuels sont très intéressants pour les producteurs et il n'y a pas de raison de les faire grimper davantage en réduisant l'offre, compte tenu de leur impact sur l'économie mondiale. M.Khelil évoquera dans ce sens, la tenue le 8 mars prochain, de la réunion de l'Opep au siège de l'organisation à Vienne. Celle-ci doit discuter de sa politique de production pour le second trimestre 2006. Sur la question de la maîtrise de l'énergie, le ministre évoquera les différents projets lancés dans ce sens dans l'objectif de remplacer les énergies polluantes par les énergies renouvelables. Il citera les deux importants projets, actuellement à l'étude, dont celui de la centrale de l'énergie solaire à Hassi R'mel et celui de la centrale électrique utilisant l'énergie éolienne à Tindouf qui est la première du genre en Algérie. Une enveloppe financière estimée à 13 millions de dollars a été consacrée à la réalisation de cette structure qui produira une puissance de 10 Mégawatts. M.Chakib Khelil a indiqué que ce type de réalisation constitue une opportunité pour l'exploitation des énergies renouvelables et la création d'une dynamique de développement rural dans la région qui pourra disposer alors de sources énergétiques en mesure de remplacer le pétrole et le gaz. Notons également qu'un peu plus de 300 unités gardes-frontières et sites de transmissions de la Gendarmerie nationale (GN) doivent être alimentés en énergie solaire en 2006. La Gendarmerie nationale prévoit un important programme pour 2006 consistant à alimenter en énergie solaire quelque 154 unités gardes-frontières et 155 sites relais des transmissions. Pour M.Khelil, le développement du domaine énergétique dans ce sens permettra même à notre pays d'exporter l'énergie électrique. Il y a urgence, selon lui, à engager la dynamique de mise en oeuvre des audits énergétiques dans la perspective de matérialiser les objectifs que s'assignent les pouvoirs publics en termes d'économie d'énergie et de rationalisation de son utilisation. D'où la promulgation, le mois de décembre 2005, d'un décret qui prévoit un système d'audit énergétique obligatoire aux grands consommateurs. C'est ainsi que des seuils de consommation ont été fixés sur les secteurs de notre économie et sur les catégories de consommateurs. Il s'agit de 2000 tonnes équivalent-pétrole pour les établissements industriels, 1000 tonnes équivalent-pétrole pour les établissements de transport et 500 tonnes pour les établissements du tertiaire. Cette stratégie doit s'atteler, dira M.Khelil, à préparer l'adaptation de notre économie aux scénarios les plus crédibles d'approvisionnement futur en énergie et qui prévoient une contribution croissante des énergies renouvelables dont notre potentiel est loin d'être négligeable.