Alexandra Roussopoulos, artiste plasticienne française était l'invitée de l'institut français d'Alger, cette semaine, pour parler de son livre d'art paru sous le nom de «Jetée à pierres perdues, d'Alger et d'ailleurs» (paru aux éditions Les cahiers dessinés avec le soutien de l'institut français d'Algérie) . Un livre né sur proposition de Grégor Trumel, conseillé culturel à l'ambassade de France en Algérie et qui émettra, lors de cette rencontre, son profond souhait de voir une maison d'édition prendre en charge ce beau livre en Algérie. Le débat a été modéré par Matthieu Gounelle, astrophysicien et ami d' Alexandra Roussopoulos, qui a d'ailleurs participé dans ce livre par un texte, tout comme d'autres personnes. On citera d'abord l'avant-propos de Grégor Trumel, puis des textes, notamment d'Amar Lounas, Véronique Beucler, Wassyla Tamzali,Hajar Bali etc. A. Roussopoulos qui a vu ses œuvres, depuis 1996, reproduites dans plusieurs catalogues d'expositions personnelles et collectives vient ainsi rassembler ses travaux dans un seul et même livre où elle raconte ses voyages, ses coups de cœur entre des lieux étranges et des rencontres humaines inoubliables. Travail de résidences Aussi a-t-elle confié en substance « ce livre retrace tout le travail que j'ai pu faire en résidences d'artistes à l'étranger, en Chine, en Espagne, en Suisse, en Grèce et principalement en Algérie, à Alger aux Ateliers sauvages où toute cette aventure a commencé. Sur invitation de Wassila Tamzali, j'y suis allée deux fois. Je suis restée deux mois où j'ai rencontré les Algérois et pu vivre une incroyable aventure algéroise». A propos de la structure du livre, l'artiste fait savoir que «Jetée à pierres perdues d'Alger et d'ailleurs» est divisé en trois parties. Des collaborations fructueuses La première partie s'intitule : «Venue» correspondant à sa rencontre avec Alger... Des images accompagnent aussi chaque partie du livre. Pour ce coup-ci, on y voit la Pointe-Pescade (Raïs Hamidou) avec ses dés jetés face à la mer, cet amas de grosses pierres d'où elle s'est inspirée plus tard pour créer…et en reproduire même un grand prototype avec Djamel Agagna. Un cube en polystyrène et en béton sur lequel elle a eu à partager «beaucoup d'énergie avec plusieurs artistes». Des photos aussi du sol qui constitue l'entrée des Ateliers sauvages sont visibles, ainsi que ces images de ses autres créations bien intrigantes et dont l'artiste soulignera un peu plus tard son trait d'«équilibre instable». Thème récurrent qui caractérise la plupart des oeuvres réalisées d'instinct et de subjectivité. La deuxième partie du livre s'appelle «Partir avec les murs». On y trouve des clichés visuels qui se rapportent à ses autres voyages et œuvres en dehors de l'Algérie (Chine, Grèce, Suisse, Slovénie etc). La dernière partie du livre quant à elle a pour titre «Revenue». Retrouvailles, corps et lumière Il s'agit de ses retrouvailles avec Alger et ses amis et puis la deuxième vie de ce fameux cube qu'elle découpera en quatre morceaux de sculptures. L'artiste y confie aussi les souvenirs marquants de son dernier voyage à Alger, dont ses nouvelles peintures et autres installations avec plusieurs collaborations artistiques (Hichem Merouche, Fella Tamzali Tahari, Feriel Issiakhem, Amina Menia...). L'artiste parlera ainsi de son attachement au Maghreb et au soleil de la Méditerranée et partant de ses parents et de sa soif intellectuelle de rencontrer d'autres gens, d'autres cultures et de partager des choses avec «l'Autre». Et de dire : «J'ai besoin de cet échange. Ça me nourrit. Ça me déstabilise aussi. J'ai besoin de m'alimenter dans une recherche permanente et me confronter à l'Autre me permet de me retrouver». Et de souligner son rapport au «corps» et à la «lumière» sans savoir «jamais ce que je vais peindre au préalable. J'ai plutôt une sensation de ce que je vais faire. Et c'est comme si je laissais remonter quelque chose…» a-t-elle révélé.