«La wilaya IV n'a pas besoin d'être réhabilitée», a indiqué Youcef Khattib, le dernier chef de la wilaya IV historique, lors de la cérémonie de commémoration de la Journée du Chahid jeudi à Alger. La IV n'a, en effet, nul besoin d'être présentée. Ce fut la wilaya la plus importante de par son importance puisqu'elle incluait le Grand Alger. Aujourd'hui, son territoire est recoupé en 9 wilayas (Chlef, Tissemsilt, Ain Defla, Blida, Médéa, Tipaza, Boumerdès, Alger et une partie de Bouira). Le colonel Hassan a fixé, à cette occasion, la date de la tenue du 1er congrès de la wilaya IV. Elle coïncidera avec la signature du cessez-le-feu du 19 mars 1962. La Fondation qui a été créée pour faire un travail de mémoire et semble vouloir se structurer pour gagner en efficacité. Elle envisage de tenir trois conférences qui seront ouvertes à la participation de tous les moudjahidine même s'ils ne font pas partie de la IV. Ces conférences seront divisées en trois phases : de 1954 à 1956 ; de 1956 à 1958 et de 1958 à 1962. Elles seront donc balisées par le début de la révolution, le congrès de Soummam, la création du Gpra et le cessez-le-feu. Selon le conférencier, «80% des archives transférées en France sont les nôtres, les 20 % restants les concernent; ce sont des rapports de police qui n'ont pas valeur d'archive». Mais le véritable travail s'effectue ici. Les acteurs sont encore vivants -«c'est notre chance»- et ils peuvent participer à ce travail de mémoire collective. Beaucoup de témoins de la IV ont pris leurs plumes et ont écrit leurs mémoires. Certains les ont publiés sous forme de livres, qui ont été d'ailleurs bien accueillis par le large public. On peut citer Bouragga, Saiki, Si Mourad, l'affaire Si Salah (publiée par son fils), Benkhedda, Dahleb, etc. «Ce sont des initiatives individuelles, indique le colonel Hassan, certains nous ont consultés, d'autres non». La Fondation de la IV considère que l'Organisation des moudjahidine (ONM) ne dispose pas de moyens pour accomplir ce travail de mémoire car, «après quarante ans, il n'y a pas eu de résultat». Par conséquent l'initiative du ministère des Moudjahidine a échoué.