Le ministre n'a pas mâché ses mots pour remettre les pendules à l'heure. C'est un long réquisitoire et non des moindres qu'a tenu M.Mohamed Nadir Hamimid, ministre de l'Habitat, à propos des retards qu'accuse le secteur de la construction de logements ruraux particulièrement. Tout en adressant une sérieuse mise en garde aux spéculateurs et aux retardataires, le ministre n'a pas mâché ses mots pour remettre les pendules à l'heure: aucun prétexte n'explique les retards enregistrés dans la réalisation de l'habitat rural. L'ex-wali de Constantine qui a présidé une conférence régionale, dans cette même ville jeudi dernier au Palais de la culture Malek Hadad, est apparu plus que déterminé à prononcer des mises au point à l'égard des responsables du secteur. Il a déclaré à ce propos: «Je vois que la question portant sur l'urbanisme n'a pas été suffisamment prise en charge sur le plan du développement. J'insiste sur ce concept fondamental, qu'il va falloir respecter...Il faut concevoir toutes les «croissances» qui demandent la concertation avec tous les partenaires». D'un ton sévère et sobre à la fois, le ministre a enchaîné: «Nous vous avons libérés de la contrainte financière. Je me permets aussi de vous dire qu'on n'acceptera plus le bricolage»; par ces propos le ministre faisait référence aux bureaux d'études non qualifiés: «...s'il faut faire appel à des bureaux d'études étrangers, faites-le...». On se rappelle que ces mêmes propos ont été prononcés lors d'une rencontre similaire, qui s'est également tenue à Constantine l'année précédente. Hamimid qui est à son énième séjour à Constantine, une ville qu'il connaît très bien, ne s'est pas trop embarrassé de protocole pour mettre les responsables de l'administration et entreprises au pied du mur. Pour lui, l'argent et les moyens existent et les conditions sont plus que favorables pour mener à son terme le plan quinquennal d' un million de logements. De ce fait, il a plutôt insisté sur le respect des règles de la construction et de l'urbanisme. A ce titre, il faut rappeler que le problème du foncier continue de constituer un grand handicap, notamment dans les villes à grande concentration urbaine. Dans ce contexte, il a souligné, qu'il est vital d'appliquer la réglementation en vigueur. En même temps il a tenu à mettre tout le monde devant ses responsabilités, afin de mettre fin aux construction illicites. Chargé d'exécuter la construction de nouveaux logements, d'éradiquer les bidonvilles et de restaurer le vieux bâti, Hamimid a exigé de l'ensemble des partenaires un maximum de rigueur dans l'application minutieuse des règles urbanistiques. Pour le ministre, désormais aucune anarchie ne sera tolérée. Puisque nul s'est censé ignorer la loi, c'est la loi qui va sévir le cas échéant. Selon Hamimid, les wilayas de l'Est, réunies jeudi à Constantine ont consommé plus de 15 milliards de DA. Dans les chiffres qu'il a donnés, citons dans le désordre: 2700 ingénieurs ont été agréés pour suivre le programme de construction d'un million de logements et des centaines de PV de constat de carence ont été enregistrés en matière de contrôle d'urbanisme. Enfin, le ministre a lancé un appel pour que les élus et les représentants de la société civile soient associés afin qu'ils apportent leur contribution à l'édification de ce gigantesque chantier. Tout en appelant à une sérieuse prise en charge des doléances des citoyens, il n'a pas omis d'insister sur le fait que les appels d'offres et autres prestations doivent être effectués dans la transparence la plus totale.