En prévision du scrutin sénatorial du 23 février 2006, le RND et le FLN ont battu, ce week-end, le rappel des troupes. Les deux partis, membres de l'Alliance présidentielle ont organisé, le même jour, deux rencontres tenues pour le premier à l'hôtel des Hammadites à Tichy et dans la ville d'El Kseur pour le second. Deux rencontres qui témoignent d'abord du retour en force de ces deux formations sur la scène politique kabyle mais aussi de toute l'importance qu'elles accordent aux élections sénatoriales. Le FLN a dépêché M.Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale pour soutenir son candidat aux sénatoriales du 23 févier. La rencontre a été consacrée aux sénatoriales auxquelles le FLN prendra part avec un candidat, Arezki Tazdaït, élu à l'APC d'El Kseur. Il s'agit en fait d'un regroupement de mobilisation des élus FLN auxquels des consignes de vote strictes ont été données au profit du candidat FLN. Les intenses tractations pour les alliances entre essentiellement le FLN, le RND et les Indépendants, n'ont pas abouti, sachant que le PT et le FFS boycotteront le scrutin. L'alliance nationale formée par le RND, le FLN et le MSP paraît plus que jamais disloquée. Les activités initiées en parallèle par le RND et le FLN à Béjaïa ont-t-elle consacré la rupture? On est tenté de le croire d'autant plus qu'elles interviennent à la veille d'une échéance électorale importante. Le RND, de son côté, a choisi d'organiser des journées de formation des élus locaux en invitant tous les indépendants, au même titre que ses représentants dans les mairies de la région. Les élus non-partisans ont d'ailleurs répondu en masse non sans raison puisque certains, dont notamment les candidats aux sénatoriales, ont vu là une opportunité de glaner des voix d'autant plus que le parti d'Ahmed Ouyahia n'a pas de candidat. Smaïl Mira et Madjid Bektache, deux candidats indépendants, ont été les plus actifs aux cours de ces journées de formation. Un véritable travail de coulisses a été entrepris en vue d'amener le RND et ses élus à opter pour eux le jour «J». Pour la circonstance, le RND a mobilisé ses grosses pointures pour aborder pas moins de quatre sujets intimement liés à la vie politique en général. Seddik Chiheb qui a présenté une conférence sur le «rôle de l'élu dans le développement local», a estimé que la collectivité est «le réel moteur du développement». Abordant le code communal et de wilaya, le vice-président du Sénat a mis en exergue l'urgence d'une réforme, estime-t-il, avant d'informer que «le nouveau code atterrira à l'APN dans le courant de cette année». Répondant aux interrogations des élus, qui réclament plus de prérogatives, le conférencier parlera de «résistances au niveau intermédiaire à l'égard du changement voulu par le gouvernement». Lui succédant, Amar Zegrar, secrétaire général à la présidence sous Zeroual évoquera longuement la thématique de «l'élu, le parti et la société». Pour lui, l'élu est «le vecteur des valeurs de représentativité et de cohésion nationale». Abdelkrim Harchaoui, ex-ministre des Finances, axera, quant à lui, son intervention sur la vision économique du RND, estimant au passage que «l'Algérie est toujours en situation de transition avec des réformes inachevées». «Cela fait mal au pays», juge-t-il.