Le paraphe de l'accord d'association avec l'UE et l'adoption de certaines ordonnances sont certainement les faits les plus saillants de l'année 2001 en matière d'économie. Après avoir hérité des tentatives avortées et désespérées des gouvernements précédents à entamer des réformes économiques, le gouvernement a enfin pu, après un bras de fer des plus démonstratifs avec le partenaire social, faire signer des ordonnances révolutionnaires. Le lundi 19 août 2001, trois ordonnances relatives à la gestion des privatisations, au développement de l'investissement et au nouveau tarif douanier ont été approuvées par le Conseil des ministres. Peu après, lors d'une conférence de presse, Boukrouh, ministre de la Participation et de la coordination des réformes, a expliqué aux journalistes tous les bienfaits de la privatisation ! Cette dernière ne conduira pas les entreprises à une fermeture imminente comme l'UGTA tend à le penser, mais, bien au contraire, à les rendre plus solides, a-t-il décidé. Le ministre avait donc rappelé l'expérience réussie du complexe d'El Hadjar lequel, grâce au capital privé d'une firme indienne, a sauvé 13.500 employés menacés de licenciement. Le ministre avait également précisé que les tentatives ratées d'assainissement des entreprises publiques ont décidément coûté au Trésor 60 milliards de dinars pour la période 1983-1987 et pas moins de 1200 milliards de dinars durant la période 1991 et 2001. Les ordonnances ont également entraîné la dissolution des holdings et le transfert de leurs prérogatives au CPE (Conseil des Participations de l'Etat). Le guichet unique en matière d'investissement a été rebaptisé Andi (Agence nationale du développement de l'investissement) qui, désormais, remplacera l'Apsi. Quant à l'ordonnance portant sur le processus de démantèlement des barrières douanières, elle serait destinée, selon Boukrouh, à faire en sorte que «la signature de l'accord d'association avec l'UE (...) n'ait pas de répercussions négatives sur la production nationale». Un accord d'association qui a été paraphé le 19 décembre dernier à Bruxelles en présence du Président Bouteflika et qui a suscité des réactions divergentes quant à ses effets sur l'économie algérienne. Les grandes lignes de l'accord concernent notamment le renforcement de la coopération économique, sociale, culturelle, ainsi qu'une coopération en matière de justice et des affaires intérieures. Il y a lieu de souligner également les éléments concernant l'établissement d'une zone de libre-échange pour les produits industriels et les dispositions relatives à la libéralisation des services, à la libre-circulation des capitaux et à la concurrence. Outre ce fait saillant de l'actualité, il est pertinent de revenir sur l'ouverture du marché des services. La compagnie Orascom a réussi à décrocher la licence GSM le 5 août dernier et a déjà mis ses lignes en vente depuis vendredi. Aussi, hormis l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures qui n'en finit pas de susciter la colère des syndicalistes inquiets pour l'avenir de Sonatrach, la loi sur l'électricité et le gaz a bien fini par être adoptée. Sur un autre plan, notons que l'inflation a gagné du terrain et a atteint, cette année, un taux de 3,1% contre 1% l'an dernier. Les réserves de change, grâce aux recettes pétrolières, ont atteint les 18 milliards de dollars alors que la maîtrise de la dette a été ramenée à 22,5 milliards de dollars contre 25,2 milliards de dollars vers la fin 2000. L'année 2001 a été, en outre, marquée par le programme triennal d'appui lancé par le Président en avril dernier et qui prévoit une enveloppe de 525 milliards de dinars pour relancer l'économie nationale. Un crédit extérieur de 3 à 4 milliards de dollars est également destiné à éradiquer la pauvreté et à améliorer la condition de l'Algérien moyen. Rappelons, pour conclure, que pas moins de 10 millions d'Algériens vivent au-dessous du seuil de pauvreté, tandis que 4 millions perçoivent moins d'un dollar par jour.