Le cas des directeurs d'Iqraa et Rissala a été posé lors du huis clos de l'Alliance présidentielle. La libération de Bachir Larabi devrait intervenir ce matin. Il quitte la prison de Aïn Sefra où il a séjourné pendant un mois. Il a été condamné par contumace à un mois de prison ferme, par le tribunal de Naâma, sur la base d'une plainte déposée par le président de l'Association Afrah pour diffamation en décembre 2003. Rappelons que Larabi est correspondant du quotidien El Khabar à El Bayadh. Le cas de Berkane Bouderbala, directeur d'Iqraa, et Kahel Boussaâd, directeur de Rissala, a été soulevé, lors du huis clos de samedi, entre les chefs des trois partis de l'Alliance présidentielle. Selon le quotidien Al Ahrar qui révèle les propos sur le sujet, Boudjerra Soltani aurait défendu les deux responsables de journaux en mettant en exergue leurs bonnes intentions quand ils ont republié les caricatures danoises. Ahmed Ouyahia, par contre, a été favorable à leur mise en détention, arguant du caractère infamant à l'égard du Prophète (Qsssl) de la publication des caricatures. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a refusé de commenter l'incarcération des journalistes, lors de la conférence de presse qu'il a animée après la réunion des trois chefs de parti, tard dans la soirée de samedi. Il s'est contenté de dire: «Au FLN, nous sommes pour la liberté d'expression, mais nous refusons la diffamation et l'atteinte à la personne du Prophète (Qssl)». Rappelons que les directeurs de journaux ont été mis sous mandat de dépôt depuis plus d'une semaine suite à la publication des caricatures blasphématoires avec des commentaires de dénonciation et de condamnation des actes de leurs confrères danois. L'association des Ulémas s'est penchée sur leur cas et a prononcé une fetwa justifiant leurs bonnes intentions. Les associations de journalistes dans le monde ont écrit au président de la République lui demandant leur libération. Des demandes de liberté provisoire ont été présentées par leurs avocats respectifs. Le juge d'instruction devrait répondre aujourd'hui, apprend-on auprès des familles des concernés. Des cas similaires ont eu lieu dans différents pays musulmans pour les mêmes raisons mais les journalistes ont été relâchés après avoir été entendus. Dans la corporation, on se pose des questions sur les tenants et aboutissants de cette affaire. Nombreux sont les journalistes qui pensent plus à une cabale contre la presse privée, de façon particulière, qu'au souci de défendre le Prophète (Qssl).