L´organisation a exhorté les autorités algériennes à multiplier les centres de virologie. «Selon les informations que nous recueillons auprès des autorités algériennes et que nous avons pu confirmer, il n'y a aucun cas de grippe aviaire en Algérie, ni parmi les volailles ni parmi les humains», a confirmé hier M.Dekkar Noureddine, le directeur du bureau de l'OMS à Alger dans une conférence-débat organisée à El Moudjahid. Jusqu'à quand notre pays pourra-t-il résister à ce virus qui a réussi à pénétrer dans plusieurs pays, le dernier en date la France? Il est très difficile d'apporter des éléments de réponse à cette question d'autant plus, comme il est souligné, aucun pays aussi développé soit-il n'a les moyens de faire barrage à ce virus qui est pour le moment en phase 3, qui limite le mode de transmission au contact direct entre l'homme et la volaille. Le risque évolue en permanence avec les «différentes sortes d'oiseaux migrateurs qui empruntent des routes différentes». Tout compte fait, les moyens mis en place par l'Algérie sont qualifiés de «satisfaisants». «Les autorités ont procédé à l'installation du comité national et des comités de wilaya pour suivre l'évolution de la situation ». «Nous sommes pour le moment dans la phase préventive. Il n' y a aucune raison pour être alarmiste», a-t-il affirmé. Par ailleurs, le conférencier a exhorté les autorités algériennes à multiplier les centres de virologie. «Actuellement le seul centre est à Alger, l'Institut Pasteur, ce qui est loin d'être suffisant.» La souche hautement pathogène du virus H5N1, doit être détectée dans les meilleurs délais afin d'éviter la transmission à l'homme. L'OMS est en train de convaincre l'industrie pharmaceutique de produire les vaccins antivirus. M.Dekkar Noureddine, a reconnu que la mission n'est pas évidente. «Nous saisissons parfaitement les risques, mais il est important que la santé publique puisse prévaloir sur l'aspect commercial.» Un premier élevage de volailles de l'Union européenne, situé en France, a été contaminé par le virus H5N1 de la grippe aviaire, qui s'étendait dans le même temps à un deuxième foyer en Inde et tuait une vingtième personne en Indonésie. Face à cette expansion rapide de la maladie, est-ce que les vaccins appropriés à ce virus seront disponibles dans tous les pays? Sans détours, le représentant de l'OMS estime que «la capacité de production est limitée. Je crains qu'un nombre important de personnes atteinte de ce virus n'auront pas la chance de bénéficier d'un vaccin». Rappelons que selon les chiffres de l'OMS, 25% de la population mondiale sera touchée par le virus H5N1 de la grippe aviaire. L'heure, note le conférencier, est à la prévention. On ne sait pas quand et comment ce virus sera transmis de l'homme à l'homme, «une étape inévitable» qui sera le prélude d'une très grande pandémie. A ce moment-là, c'est la phase 6 du virus qui sera déclenchée. C'est l'étape la plus dangereuse. Dans un autre chapitre, M.Dekkar a mis en exergue l'émergence des maladies endémiques. «13 virus ont fait leur réapparition». Dans une étude élaborée par l'OMS, les maladies vasculaires, la dépression, les accidents de la circulation, la tuberculose, la dépression seront les principales maladies qui tueront à l'horizon 2020.