Elle préconise la création de services de virologie dans les hôpitaux. Le directeur du bureau de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Alger, M.Noureddine Dekkar a encore une fois rassuré, hier, qu' «il n'y a aucun cas de grippe aviaire en Algérie déclaré à l'OMS». «Il y a une confusion entre la maladie de la grippe aviaire et la pandémie de grippe. La maladie se transmet à l'homme qui se trouve à côté des volailles par voie pulmonaire en des circonstances bien précises. Même si demain les poules sont touchées, cela rentrera dans le domaine animal», explique-t-il. Selon le représentant de l'OMS à Alger, le virus est à sa troisième phase relative à la propagation dans un foyer déterminé «alors qu'on ne peut parler de pandémie qu'en sixième phase qui concerne l'élargissement à grande échelle du virus. Il n'y a pas lieu donc de s'inquiéter». Les 171 cas humains enregistrés jusque-là ont été contaminés accidentellement, dit-il. Les premières et deuxièmes phases étant la naissance et l'agrippement du virus qui devient ainsi virulent dans le milieu animal (volaille). «Quand on passera à la phase 4, l'OMS informera l'ensemble des pays qu'il y a un changement de cap et qu'il faut donc doubler de vigilance», a-t-il ajouté. M.Dekkar a rappelé l'expansion géographique rapide du virus depuis le début du mois de janvier avec 14 nouveaux pays à avoir signalé des cas d'infection d'oiseaux par la souche du H5N1. «Le risque évolue en permanence avec les différentes sortes d'oiseaux migrateurs qui empruntent des routes différentes». Il faut noter que le mois de mars enregistre le retour des oiseaux migrateurs dans les zones humides, ce qui implique l'extrême vigilance, d'autant qu'il existe 526 zones de ce type dans notre pays. Face à cette menace, l'Algérie se déclare mobilisée pour éviter une propagation rapide d'une éventuelle apparition de cette maladie animale. Les moyens de préventions mis en place par l'Algérie notamment sur le plan humain sont qualifiés de «satisfaisants», par l'OMS. «L'Organisation a transmis au ministère de la Santé ses recommandations avec tout ce qu'il faut faire. Un programme d'action a été ainsi établi.Les autorités concernées ont également procédé à l'installation du comité national et des comités de wilaya pour suivre l'évolution de la situation». L'invité de la Chaîne II a, toutefois, exhorté les autorités algériennes à multiplier les Centres de virologie chargés de faire le diagnostic. «La souche hautement pathogène du virus de la grippe aviaire doit être détectée dans les meilleurs délais afin d'éviter la transmission à l'homme. Néanmoins, le seul centre qui existe actuellement en Algérie, c'est l'institut Pasteur, ce qui est loin d'être suffisant». Il propose ainsi de développer ou de créer des services de virologie dans les hôpitaux.«Il faut saisir l'opportunité de la menace de la grippe aviaire pour créer plusieurs services et centres de virologie. Cela sera toujours quelque chose de gagné» pour la population». Dans un autre chapitre, le professeur d'épidémiologie a indiqué que d'une manière générale, les indicateurs sur la mortalité en Algérie sont meilleurs. Cependant, poursuit-il, il existe le danger des maladies non transmissibles. Les maladies vasculaires, les accidents de la circulation, la tuberculose, les infections respiratoires aiguës constitueront, avance-t-il, les premières causes de décès dans le monde à l'horizon 2020.