Il a regretté d'avoir, au cours de son mandat, négligé le volet formation. Le président de la Ligue nationale de football (LNF), M.Mohamed Mechrara, l'invité, hier, au forum d'Echibek, a dressé, de prime abord, un tableau succinct de ses activités au cours des quatre années de son mandat, et ce, à la veille de l'assemblée générale ordinaire de l'institution footballistique qu'il dirige, prévue pour demain à l'hôtel Hilton d'Alger, où il présentera ses bilans, moral et financier. D'emblée, il estimera que «son séjour aura été positif» dans la mesure où, «après avoir hérité d'un lourd passif, caractérisé par la confusion qui régnait dans la programmation des matches, et l'absence de règlements généraux à même de gérer convenablement le football»., son travail a consisté, dira-t-il, «à réorganiser au plus vite la ligue pour permettre un redémarrage du championnat de la saison d'après avec 48 clubs, chose qui n'a pas été aisée, et revoir les textes existants des règlements généraux, inappropriés et les mettre en conformité avec ceux qui régissent la discipline en vigueur dans les pays européens». Et pour illustrer le marasme qui régnait à son arrivée, le premier responsable de la Ligue nationale évoquera le fait qu'«à l'époque, les matches se gagnaient par les scores, mais aussi par les réserves techniques formulées par pratiquement tous les clubs perdants. Il y avait donc de lourds dossiers à gérer, et c'est pour cela que nous avons opté pour un nettoyage urgent des règlements généraux existants», ajoutera le conférencier. Un peu plus loin, le numéro un de la LNF parlera de sa première initiative qui a consisté «à mettre en place un système informatique de gestion du championnat», la deuxième «à procéder à la limitation du nombre de joueurs pour stabiliser le marché des transferts, une urgence, car poussé par la découverte d'un club de Division deux avec un effectif de 48 joueurs, dont un de 42 ans, et un club de Division une qui avait recruté 18 joueurs». Quant à la troisième, «il a fallu également normaliser les équipements». Dans la foulée, l'invité d'Echibek dévoilera son projet, dont il fera une démonstration lors de la prochaine AGO où il est question «de supprimer carrément les licences et d'établir une nouvelle feuille de match où est porté tout l'effectif, avec les joueurs, rentrants, remplaçants et même ceux qui sont sous le coup de suspension». A l'avenir, prédira-t-il, «comme cela se fait en Europe, chaque footballeur doit répondre à des critères techniques, physiques et sanitaires, être issu obligatoirement d'un centre de formation pour pouvoir prétendre à ce type de licence, et avec ce document, unique, il pourra évoluer dans le club de son choix avec à l'appui un contrat». Cependant, M.Mechrara regrette «d'avoir, au cours de son mandat, négligé le volet formation et de ne pas être entré dans les clubs pour les aider à gérer au mieux leur capital humain, après accord des dirigeants de clubs concernés». Dans ce contexte, il dira que «les contrats en vigueur ne sont ni complets ni parfaits et qu'ils doivent être impérativement améliorés». Il avouera, par ailleurs, que «la LNF a élaboré un plan comptable que nous n'avons pu imposer aux clubs, ces derniers n'étant pas encore prêts». Sur le plan international, Mechrara vantera les mérites de la LNF, «ceux d'avoir pu placer six clubs en Champion's league arabe et africaine et donc, rendu intéressantes les premières places du championnat de Division une». Revenant sur la programmation et pour concrétiser ses propos, il évoquera l'exemple suivant: «Le PAC a été informé, il y a deux mois, qu'à partir de la 24e journée, il recevra les clubs au stade du 1er-Novembre à El Harrach, du fait que l'USM Alger y est programmée et qu'il n'est plus question de décaler les matches, pour respecter l'équité entre toutes les formations.» Evoquant, par la suite, l'épineux « casse-tête chinois » qu'est l'arbitrage, à travers la Dtna, le président de la LNF dira: «Au début, je me suis impliqué dans les désignations des arbitres, mais c'est un travail fastidieux auquel je n'ai pu faire face. Dès lors, la Dtna était chargée du volet formation et évaluation, alors qu'une commission se chargeait des désignations.» Cependant, il estime satisfaisant le travail du département de M.Medjba, dans la mesure où, dira-t-il, «il y a de jeunes arbitres qui ont été formés, alors qu'au début, il y avait un manque». Concernant le recyclage des entraîneurs, «c'est un fiasco», estimera M.Mechrara. Pour lui, «les coachs ont brillé par leur absence lors des regroupements organisés à leur intention». Pour colmater cette brèche, la LNF mettra sur pied, prochainement, «un stage de haut niveau pour les entraîneurs de D1 et D2, encadré par des experts internationaux, dont le choix est en train d'être négocié». Pour plus tard, selon Mechrara, «tout entraîneur non recyclé au bout de deux années ne sera pas autorisé à coacher». Abordant le chapitre, ô combien douloureux, de la violence, il dira: «Pour juguler la violence dans nos stades, c'est un travail de longue haleine qui nécessite le concours de tous », tout en faisant remarquer que ce phénomène «s'est déplacé de l'enceinte des stades vers l'extérieur, et c'est pour cela que nous sommes impuissants. Même le huis clos n'a pas atténué un tant soit peu cette violence». Tout en soulignant, en prenant exemple sur l'Angleterre qui a réussi à mater le hooliganisme, il dira que «l'Etat doit s'impliquer davantage et en réactivant les comités des supporters». Il ajoutera qu'«il y a actuellement une commission qui planche sur ce sujet épineux, et la FAF prévoit un séminaire international sur la violence, où il y aura des spécialistes étrangers qui exposeront leurs expériences dans ce domaine ». Enfin, à la question de savoir s'il comptait renouveler son mandat à la tête de la LNF, Mechrara dira: «Je ne suis pas en campagne électorale et je n'en ai jamais fait. Mais au jour d'aujourd'hui, je ne l'ai pas encore envisagé, tout en gardant les portes ouvertes.» Parlant du président de la FAF, il révélera que «si Si Hamid a besoin de moi, je l'aiderai avec plaisir», tout en annonçant «son scoop» qu'il «a été désigné par la CAF, pour siéger auprès de la commission des litiges de la Fifa et concrétiser un projet de la CAF afin d'aider les fédérations africaines à se doter de ligues et de stabiliser les joueurs africains». M.Mechrara se prononcera sur la «professionnalisation du corps arbitral. Comme il est pour que la fonction d'un arbitre soit une profession libérale balisée réglementairement». Enfin, il annoncera que l'assemblée générale élective de la LNF «aura lieu probablement vers le 21 mars prochain». Ainsi, le numéro un de la LNF, «qui a toujours refusé d'être un membre du BF de la FAF, même sur insistance de M.Raouraoua», quitte son institution avec le sentiment du devoir accompli.