Il a indiqué que le FLN ira seul aux prochaines législatives excluant toute éventualité de liste commune. Que restera-t-il d'une alliance quand même ceux qui la composent lui reprochent des « trahisons internes »? N'arrivant pas à digérer les résultats des élections sénatoriales du 23 février dernier, le parti majoritaire, habituellement réservé au sujet de ce conglomérat politique, a lâché le mot dur: «L'alliance nous a trahis», a déclaré textuellement hier, Abdelaziz Belkhadem, au siège de son parti, commentant les résultats de ces élections. A Tizi Ouzou, le FLN s'est partagé avec le RCD les deux sièges pour le Sénat réservés à cette wilaya. «Au moment du vote, notre parti avait 176 voix, le RCD 174 et le RND 32. On retrouvé le même nombre de voix pour le premier candidat. Pour le second, le FLN a gardé le même nombre de voix alors que celles du RCD ont augmenté et celles du RND ont baissé», a argumenté M.Belkhadem, avant de conclure qu'il y a eu un report de voix du RND vers celles du RCD. «Il se peut que ce comportement soit le fait d' initiatives d'individus et non une décision du parti mais il y a quand même une discipline partisane», a regretté le secrétaire général du FLN avant d'assurer que son parti ne va aucunement se «venger» du comportement de son allié, le RND. «Nous sommes des aigles, nous volons très haut, rassurez-vous, nous n'allons pas nous venger», a-t-il rassuré devant une assistance quelque peu mitigée face à des propos aussi tranchants venant du parti qui préside actuellement aux destinées de l'alliance. Quelque part, ces déclarations rejoignent les propos tenus par Abderezzak Mokri au sujet de cette alliance. Pour le vice-président du MSP, les élections partielles de Kabylie ont démontré les limites de cette alliance stratégique. S'exprimant devant ses militants et la presse à TiziOuzou, quelques jours avant le déroulement de ces sénatoriales, M.Belkhadem a affirmé que son parti est arithmétiquement vainqueur. «Le FLN ne sera battu qu'en cas d'éventuelle alliance RCD-RND et à ce moment- là, à quoi servira une alliance présidentielle?», s'est interrogé alors le secrétaire général du FLN. Les partielles et les sénatoriales se sont déroulées sans qu'aucun accord ne soit conclu entre ces partis pour traduire sur le terrain cette alliance. Plus encore, elle n'aura pas lieu même durant les prochaines législatives. M.Belkhadem a tracé hier, les contours de ce rendez-vous électoral. «Nous irons seuls aux législatives de 2007, il n' y aura pas de listes communes pour ces élections», a tranché le secrétaire général du parti majoritaire. Voilà un autre argument plaidant que l'alliance stratégique qui a décidé de concrétiser sur le terrain le programme du président, ne connaîtra pas un saut qualitatif au moins dans une année. C'est l'esprit typiquement partisan qui primera. En attendant, M.Belkhadem vient de raviver la polémique des salaires pourtant tranchée par le président de la République dans son discours à l'occasion du 50e anniversaire de l'Ugta. Le secrétaire général du FLN a appelé à la révision de la loi de la Fonction publique permettant l´amélioration du niveau de vie des travailleurs."Nous sommes pour la révision de la loi de la fonction publique dans le but de promouvoir le niveau de vie des citoyens", a déclaré M.Belkhadem soulignant que son parti fera sortir le projet de loi de la fonction publique des tiroirs. «Nous sommes pour l´amélioration des conditions des travailleurs à travers le dialogue, et ce en conformité avec l´intérêt de l´économie nationale». Belkhadem a souligné qu´il importe de faire la distinction entre "les secteurs de production et celui de la fonction publique concernant la question des salaires". Le salaire des travailleurs dans les entreprises économiques est lié à la productivité et au rendement, contrairement à la fonction publique"a-t-il précisé. Il va sans dire que ces déclarations vont élargir encore le fossé qui sépare les deux partis. Ou alors, c'est la polémique qui donnera un semblant d'animation de la vie politique au milieu du désert de l'activité partisane. De la chefferie du gouvernement à la révision de la Constitution, en passant par l'augmentation des salaires, et des «bégaiements» de l'alliance présidentielle, la polémique continue...