Le directeur du bureau de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), le Dr Noureddine Dekkar, a affirmé hier sur les ondes de la Chaîne II de la Radio algérienne : “Nous sommes encore loin d'une pandémie de grippe aviaire” et que la maladie en question est définie comme étant “la grippe du poulet” qui, à l'origine “ne tuait même pas les poules”. Le Dr Dekkar a assuré que “l'Algérie dispose de temps et de moyens” à même de lui permettre de faire face à toute situation d'urgence que provoquerait une évolution de la maladie. Selon les études et les prévisions de l'OMS, l'évolution de la maladie en est à la troisième phase d'un processus qui en compte six. Apparue en 1997 (phase 1), l'infection a contaminé une espèce animale, le poulet (phase 2) avant de toucher d'autres espèces (phase 3). La quatrième phase ne sera atteinte que lorsque le virus de la grippe aviaire sera en mesure de se transmettre du poulet à l'homme et l'on ne parlera de pandémie qu'en phase 5 et 6, suite à une mutation du virus qui lui permettrait une transmissibilité de l'homme à l'homme, a expliqué le Dr Dekkar. Samedi soir, on dénombrait 171 cas humains à travers le monde et 17 pays touchés, soit 14 de plus depuis janvier 2006. Cela montre que “la progression de la maladie a gagné en rapidité”, mais il faut savoir que les personnes touchées ne l'ont pas été à cause d'une mutation du virus, mais suite à une inhalation des poussières de déjections séchées de volailles. En revanche, “aucun cas en Algérie” n'est signalé. Mais le risque n'est évidemment pas écarté “ni en Algérie ni ailleurs”. Le Dr Dekkar ne manque pas de plaider pour la vigilance car, selon lui, “la probabilité d'une mutation du virus dépend de la fréquence des contacts entre la volaille et les hommes”, mais aussi de “l'accroissement et échanges et des flux humains”, des facteurs que l'OMS a intégrés parfaitement dans le règlement sanitaire international. Tout en assurant que “le corps médical algérien est suffisant” en nombre et en qualité pour assurer une prise en charge correcte de la maladie et que les pouvoirs publics ont déjà la capacité d'assurer la disponibilité des soins à 25% de la population, selon les préconisations de l'OMS. Le directeur de l'OMS à Alger ne manque pas de relever “une grosse faiblesse” dans le domaine de la virologie. Une faiblesse qu'il faut corriger, selon lui, “au plus vite, car il s'agit là des services chargés du diagnostic”. Il préconise aussi “une protection particulière” pour les personnels chargés de soigner la maladie en raison de leur proximité avec les volailles (et éventuellement les personnes) atteintes. F. L.