Après quelques jours de la consécration flamboyante de l'Algérie au concours mondial de Paris des meilleures huiles d'olive, une réunion conduite par le directeur de l'Inraa (Institut national de la recherche agronomique d'Algérie) a été tenue en la présence de nombreux intervenants dans la filière oléicole, afin de discuter de la prochaine accréditation de laboratoires d'analyse et de certification des huiles d'olive d'Algérie. Les présents à la réunion étaient tous des acteurs intervenant dans l'activité oléicole dans toutes ses étapes et multiples facettes à l'instar de Gani Samir, directeur général de la Sarl SAM GLOBAL et directeur de diffusion "l'Olivier Magazine", le chef de département de l'information et de la communication, Ahmed Bellahreche et le chef de département Qualité et certification produits», Mme Farida Loumi. En fait, l'importance de l'accréditation des laboratoires d'analyses et plus particulièrement, l'analyse de l'huile d'olive pour se conformer aux normes internationales est vitale dans cette conjoncture. L'intégration des circuits commerciaux internationaux passe préalablement par l'existence de ces institutions au niveau des Etats, afin de s'aligner aux normes mondiales édictées par l'OIC. Ce qui, depuis l'indépendance de l'Algérie, a fait défaut et causé à la filière des retards monstres dans son développement, malgré la profusion des potentialités à travers plusieurs régions du pays. Par ailleurs, même si cette démarche est louable et donnera certainement un élan à la commercialisation des huiles d'olive d'Algérie à l'international, il n'en demeure pas moins que beaucoup de producteurs préconisent la création, en premier lieu, d'un marché national des produits du terroir et particulièrement des huiles d'olive. Beaucoup d'entre eux restent sceptiques, quant à la réussite de la démarche à l'international, si ce produit ne trouve pas préalablement une place sur les circuits commerciaux nationaux. Preuve en est que sur le terrain, les produits du terroir souffrent de l'absence de marchés pour s'écouler et devenir rentable, afin que les producteurs puissent développer leurs filières. C'est le cas actuellement de la cerise. Ce produit noble reste encore en dehors des circuits commerciaux légaux. A Tizi Ouzou, à titre d'exemple, les services concernés reconnaissaient, il y a quelques années, que seulement 4% de la cerise produits trouvent leur chemin vers les étalages des commerces légaux. Le reste est vendu sur les trottoirs dans des conditions d'hygiène lamentable. L'huile d'olive également est vendue encore au bouche-à-oreille en dehors de tout contrôle sur la qualité et sur les prix. Ce qui fait dire aux producteurs que la démarche de certification est inefficace sans la création d'un véritable marché national des produits du terroir.