Une rencontre nationale de 42 wilayas, des syndicats du secteur du commerce et du tourisme, a été organisée lundi à Constantine au siège du syndicat Abdelhak-Benhamouda. Plus d'une quarantaine de représentants se sont réunis pour dire «non à la privatisation des hôtels». Rentrant dans le vif du sujet, le secrétaire général de l'Union de wilaya, Hadj Mahdi, parlant de la privatisation des unités hôtelières du secteur touristique, ne tardera pas à exprimer un soutien total aux différents représentants syndicaux et les félicite pour la réussite de cette rencontre. Il dira dans ce contexte: «Il est vrai que nous n'avons aucun pouvoir quant à la prise de décision, mais il est plus que nécessaire de faire preuve de détermination, en contribuant par le concept d'influence...». Hadj Mahdi, qui a extériorisé ses inquiétudes, cèdera la parole à M.Rabah Brahimi, secrétaire national de la fédération (Ugta) du commerce et du tourisme. L'orateur n'a pas lésiné sur les mots pour dénoncer ce qu'il a appelé les absents, au moment où le devenir du secteur est en péril. Le conférencier redoute essentiellement les pertes de postes d'emploi qui peuvent en découler suite à la politique de privatisation du secteur. Le syndicaliste qui éprouve une crainte envers cette mesure, n'hésitera pas à dénoncer son application en citant l'amer exemple qui s'est produit à Tlemcen, il dira: «La triste réalité est venue de Tlemcen, où le terrain d'assiette d'un hôtel est évalué à 60 milliards et les équipements à 40 milliards. Cependant, il a été cédé à 50 milliards, pour finalement voir l'acquéreur se désister.» C'est dire qu'une montagne a accouché d'une souris, sachant que 40.000 employés du secteur risquent d'être mis à la porte. La parole est par la suite donnée aux différents représentants syndicaux des 42 wilayas. Les intervenants ont à l'unanimité prononcé un refus quant à la privatisation. Le plus remarquable sera le cas de l'hôtel Essafir d'Alger. Le syndicaliste délégué intervenant dans ce chapitre déclare: «Il n'y a pas de fiche de paie, pas d'allocations familiales, pas d'oeuvres sociales, mais il y a de l'esclavagisme.» Ainsi donc, d'Annaba à Tlemcen, de Zéralda à Adrar, le message est le même. Non à la privatisation, garantir les droits des employés et l'indemnisation. Les syndicalistes ne s'arrêteront pas à de simples dénonciations, ils exigent la participation des travailleurs quant à la cession des établissements hôteliers aux enchères publiques, ils revendiquent la demande de la vente des petits hôtels aux travailleurs et l'élaboration d'une nouvelle convention collective, sans conditions, traçant les droits des employés en cas de privatisation. Les syndicalistes disent qu'il est important de poursuivre les négociations avec le ministère du Commerce dans un cadre de civisme pour aboutir à des résolutions satisfaisantes, notamment en ce qui concerne l'aspect social des employés.