Travailleurs et syndicalistes, outre qu?ils s?inquiètent pour leur devenir, déplorent le fait d?être écartés du débat. Non informés, ils apprennent souvent la privatisation de leur entreprise par voie de presse. Ce matin, tous les travailleurs du secteur du tourisme se sont donné rendez-vous au siège de la Centrale syndicale Abdelhak-Benhamouda pour une réunion, à laquelle a appelé le bureau exécutif de l?Union générale des travailleurs algériens, pour arrêter une plateforme commune de revendications liées à la privatisation des hôtels. Il est à rappeler que Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, avait déclaré, le 06 mars, dans les colonnes d'un confrère, que «tous les hôtels sont privatisables» alors qu?il y a moins de deux ans on ne parlait que de 25 hôtels. Pour l?heure, 14 hôtels sont en vente sur le territoire national. Pour d?autres, on a choisi l?option de l?ouverture du capital. Mais à ce jour, les dirigeants de ces hôtels ne savent comment et quand se fera cette privatisation. C?est pourquoi les travailleurs craignent le pire. Du côté de Gestour, l?ensemble des hôtels seront privatisés d?ici à deux ans, selon Mohamed Meguellati, le chargé de la communication. Entre-temps, des chaînes hôtelières internationales mondiales s'intéressent au tourisme algérien : Sofitel et Mercure ? dépendant du groupe français Accor?, Sheraton et Hilton. Toutefois, ces groupes ne gèrent que des hôtels nouvellement construits. Les dirigeants des hôtels proposés à la privatisation, soit par l?ouverture du capital, soit par la vente, s?interrogent sur ce «partenariat» dont on parle dans le cadre de la privatisation du tourisme. Les hôtels Sofitel, Mercure et Sheraton connaîtront-ils le même sort ? Une question qui demeure sans réponse, comme tant d?autres d?ailleurs et ce, faute d?interlocuteur au ministère du Tourisme. Le chargé de communication de Gestour relève : «Dans le cahier des charges, il est précisé que l?acquéreur qui gardera l?ensemble des travailleurs, gagnera 30 points et sera avantagé pour l?achat», sans rien dire de plus sur le nombre des travailleurs licenciés. Cependant, le syndicat est catégorique : «En dépit de tous les accords et conventions, le chômage est inévitable.» «Si on persiste dans cette voie, l?opération de privatisation est vouée à un échec programmé», conclut le représentant des travailleurs, qui d?ajoute : «Les hôtels sont bradés et sous-évalués.»