Des problèmes juridiques ont empêché l'arrivée des IDE qui devaient compenser le déficit douanier. Depuis l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne, le 1er septembre 2005 jusqu'au 31 décembre de la même année, l'Algérie a accusé des pertes en recettes douanières évaluées par le président du Parlement européen, M.Josep Borell, à 1,8 milliard de dinars (20,8 millions d'euros). «En tout état de cause, si une perte peut se faire sentir les premières années, elle est largement compensée ultérieurement par les rentrées fiscales des investissements directs étrangers (IDE)», a indiqué M.Borel lors d'un discours qu'il a prononcé, hier, devant les parlementaires algériens au siège de l'APN. Cependant, l'invité de l'APN a reconnu explicitement que ces investissements étrangers tardent à venir en Algérie. Plusieurs raisons sont à l'origine de ce mini échec de l'accord d'association, selon M.Borrell. «Il y a des problèmes typiquement législatifs qui bloquent l'arrivée des investissements», a-t-il révélé. Sur un autre plan, ce manque d'investissements étrangers est dû, selon lui, au fait que l'Europe a toujours regardé vers l'Est oubliant ses voisins du Sud. «Nous vous promettons que nous nous occuperons plus du Sud dans les cinq années à venir », a-t-il déclaré à cet effet. Enfin, il y a un manque flagrant d'informations sur les opportunités économiques en Algérie. «Les seules choses que nous connaissons nous sont racontées par les immigrés». Il a, par ailleurs, rappelé dans son discours que «beaucoup de ces craintes suscitées par la mise en oeuvre de l'accord d'association sont aujourd'hui dépassées, mais le bilan exhaustif ne pourra intervenir que dans quelque temps», soulignant que l'Algérie doit «profiter de l'opportunité offerte par l'accord d'association pour accroître ses investissements». L'accord d'association entre l´Algérie et l'Union européenne a été paraphé le 19 décembre 2001 et signé le 22 avril 2002 lors du sommet euro-méditerranéen de Valence en Espagne. Il s´articule autour de plusieurs volets comme le dialogue politique, le développement des échanges, le commerce des services, la coopération économique, sociale et culturelle, la coopération financière ainsi que le domaine de la justice et des affaires intérieures. Dans le même discours, l'hôte de l'Algérie a longuement disserté sur le terrorisme, le rôle de l'Algérie dans la lutte contre ce fléau et le choix de la réconciliation nationale adopté par l'Algérie. «Mieux que n'importe quel autre pays au monde, l'Algérie connaît les coûts du terrorisme», a-t-il dit, ajoutant: «Vous êtes un de nos partenaires les plus éminents dans la lutte contre le terrorisme.» Le président du Parlement européen et également président de l'Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne n'a pas manqué d'encourager le retour de la paix et de la stabilité en Algérie qui, selon lui, place, désormais, l'Algérie sur la voie de la réconciliation et lui fait retrouver toute sa place dans le concert des nations. «Je suis convaincu qu'elle jouera pleinement son rôle de pont entre les deux rives de la Méditerranée». Il ajoute: «Le référendum du 29 septembre sur l'approbation de la charte pour la paix et la réconciliation nationale constitue un pas essentiel vers le retour de l'Algérie à une vie normale». Mais il souligne que «la réussite de la réconciliation dépend de la sagesse de sa mise en oeuvre». La problématique de l'émigration a été également abordée par le parlementaire européen. «Parmi les sujets d'intérêt commun figure la question migratoire. Je sais combien la question des visas vous tient à coeur. Mais vous le savez, leur délivrance reste de la compétence des états mem-bres», a-t-il affirmé à ce sujet. Avec 6343 km de frontières, l'Algérie est considérée comme le plus important voisin de l'Afrique subsaharienne et elle se trouve au premier rang des tensions migratoires auxquelles est confrontée l'Europe. Enfin, Josep Borell n'a pas manqué de rappeler la position du Parlement européen qui a condamné la publication des caricatures d'une part, d'autre part, dénoncé «l'arrestation des journalistes qui en Jordanie, en Egypte et en Algérie ont commenté les caricatures. Il est demandé aux gouvernements respectifs de lever toutes les accusations qui pèsent sur eux».