Les exportations ne cessent de baisser en volume surtout depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'association avec l'UE. Le Conseil national consultatif de promotion des exportations installé en 2004 n'est toujours pas fonctionnel. C'est ce qu'a affirmé hier le vice-président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), M.Nasri Ali Bey, en marge d'une rencontre sur le mode d'emploi de l'Accord d'association avec l'UE, organisée à l'hôtel Sofitel par la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (Cfcia). Présidé par le chef du gouvernement, ce Conseil est considéré comme le seul outil qui concourt actuellement au développement des exportations. M.Nasri s'est interrogé toutefois sur les raisons du blocage de ce dernier. Par ailleurs, il annoncera que les exportations hors hydrocarbures ont atteint 905 millions de dollars en 2005. «Nous sommes loin derrière la Tunisie qui a enregistré durant la même période 8 milliards de dollars», ajoutera M.Nasri. Les exportations ne cessent de baisser en volume, selon notre interlocuteur, surtout depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'association avec l'Union européenne, le 1er septembre 2005. Elles ont diminué de 6% et les importations de 15%. Aussi, l'Algérie a accusé des pertes en recettes douanières évaluées à 1,8 milliard de dinars (20,8 millions d'euros). Les économistes et chefs d'entreprise qui étaient présents à cette rencontre ont tous estimé que l'Algérie a été prise à «contre-pied». C'est-à-dire que jusqu'à présent, notre pays n'a pas encore bénéficié des avantages de cet accord, entre autres la baisse des tarifs douaniers. Toutefois, les conséquences négatives que pourrait avoir l´accord sur certains secteurs d´activité, en Algérie, porteraient sur les textiles pour lesquels certains économistes augurent déjà, des lendemains incertains. A cet égard, les producteurs s´inquiètent sérieusement pour leur avenir socioprofessionnel, notamment à un moment où le marché mondial est inondé par des produits chinois au moindre coût. L'ambassadeur et chef de la délégation de la Commission européenne à Alger M.Lucio Guerrato ne partage pas le même avis. Pour ce dernier «en tout état de cause, si une perte peut se faire sentir les premières années, elle est largement compensée ultérieurement par les rentrées fiscales des investissements directs étrangers (IDE)». Cependant, l'un des participants, M.Rédha Hamiani, ancien ministre de la PME et vice-président du Forum des chefs d'entreprise a reconnu explicitement que ces investissements étrangers tardent à venir en Algérie. Rédha Hamiani rappelle les réserves qu´il a émises et qu´il émet encore autour de cet accord. Il estime que, s´il y a plus d´inconvénients que d´avantages dans cet accord, ce n´est pas la faute aux Européens. C´est, appuie-t-il, la responsabilité des Algériens. Plusieurs raisons, donc, sont à l'origine de ce mini échec de l'Accord d'association. Il y a des problèmes typiquement législatifs qui bloquent l'arrivée des investissements, estime-t-il. Sur un autre plan, ce manque d'investissements étrangers est dû, au fait que l'Europe a toujours regardé vers l'Est oubliant ses voisins du Sud. Pour M.Guerato, beaucoup de ces craintes suscitées par la mise en oeuvre de l'Accord d'association sont aujourd'hui dépassées, mais le bilan exhaustif ne pourra intervenir que dans quelque temps, soulignant que l'Algérie doit «profiter de l'opportunité offerte par l'Accord d'association pour accroître ses investissements».