La coalition militaire menée par l'Arabie saoudite au Yémen a annoncé lundi un cessez-le-feu entre le gouvernement yéménite et le Conseil de transition du sud (STC). Les deux parties vont tenir de nouvelles discussions en Arabie saoudite pour discuter de la trêve, a ajouté le porte-parole de la coalition Turki al-Maliki. Le maintien de ce cessez-le-feu serait favorable à la coalition, qui intervient depuis 2015 aux côtés du gouvernement yéménite dans la guerre contre les rebelles Houthis. Ces derniers contrôlent une bonne partie du nord du Yémen, dont la capitale Sanaa. L'annonce intervient après la prise samedi par les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) du contrôle de l'île stratégique yéménite de Socotra, au large d'Aden. Le STC et le gouvernement sont en principe alliés au sein de la coalition militaire qui lutte contre les rebelles Houthis. «La coalition salue la réponse du gouvernement légitime du Yémen et du Conseil de transition du sud de demande d'un cessez-le-feu global, de désescalade et d'une réunion qui se tiendra dans le royaume», a indiqué M.Maliki dans un communiqué relayé par les médias officiels, sans fournir de précisions. Selon lui, ce processus fera progresser l'application d'un accord de partage du pouvoir dans le Sud conclu à Ryadh en novembre 2019 entre les deux parties, mais qui s'est rapidement effondré. Cette guerre dans la guerre a compliqué un conflit qui, en une demi-décennie, a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué, selon l'ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique. Par ailleurs, près de 30 personnes ont trouvé la mort lundi dans des combats intenses qui se poursuivent entre le gouvernement yéménite et les rebelles houthis dans la province d'Al-Bayda dans le centre du pays, a indiqué un responsable militaire. «Les combats se sont intensifiés après que les milices houthies ont mené de nouvelles attaques contre des positions des forces gouvernementales dans la zone de Qaniya dans le nord de la province d'Al-Bayda», a déclaré ce responsable local de l'armée sous le couvert de l'anonymat. Selon lui, ces combats ont entraîné la mort de six membres des forces gouvernementales et d'environ 24 Houthis, et fait des dizaines de blessés des deux côtés. Les combats se poursuivent toujours entre les deux parties, au moyen de différentes sortes d'armes, alors que les Houthis tentent de gagner du terrain dans les zones contrôlées par le gouvernement, a-t-il souligné. Le Yémen s'est embourbé dans une guerre civile depuis que la milice chiite houthie a envahi une grande partie du pays par la force, s'emparant de toutes les provinces du nord du pays, y compris la capitale Sanaa, en 2014. L'Arabie saoudite mène une coalition militaire arabe qui est intervenue au Yémen en 2015 pour soutenir le gouvernement du président Abd-Rabbou Mansour Hadi après qu'il a été contraint à l'exil par les rebelles houthis. Cette coalition a annoncé hier avoir intercepté et détruit des drones piégés et des missiles tirés par les rebelles Houthis, dont un missile balistique qui visait la capitale Riyadh. Alors que les rebelles Houthis soutenus par l'Iran, rival régional de l'Arabie saoudite, ont annoncé une «attaque d'envergure sur le sol saoudien» dont les détails doivent encore être connus, la coalition a annoncé avoir détruit «huit drones bourrés d'explosifs» et «trois missiles balistiques». Son porte-parole, le colonel Turki al-Maliki, a précisé à l'agence officielle saoudienne SPA qu'un quatrième missile détruit avait été tiré «depuis Sanaa en direction de Riyadh dans une opération hostile et planifiée en vue de viser des sites ainsi que des civils».