Le célèbre musicien malien, Ali Farka Touré, considéré comme le père de la musique contemporaine malienne, est décédé, mardi matin, à Bamako à l'âge de 67 ans, a indiqué la fondation qui porte son nom, destinée à «sauvegarder et préserver le patrimoine artistique et culturel de la musique malienne». Ali Farka Touré venait de terminer son nouvel album solo. Il n'est plus de ce monde, mais son style percutant Blues du désert et son jeu de guitare restera à jamais gravé dans l'histoire de la musique africaine et celle du monde entier. Avec une carrière de plus de 30 ans, il aura marqué ainsi la scène de la World music. Sa vocation musicale se révèle en assistant, adolescent, à un concert du Guinéen Fodeba Keita. Il pratiquera de nombreux instruments (guitare, accordéon, percussions), s'essaye à la composition et fait ses premiers pas de musicien professionnel au début des années 1960 dans des groupes locaux. A 30 ans, Ali Farka Touré entame ses premiers voyages en dehors de l'Afrique. Sa carrière internationale prend un véritable tournant en 1987 lorsqu' après avoir joué à Wembley, en Angleterre, devant 18.000 personnes, il poursuit une tournée dans le reste de l'Europe, aux Etats-Unis et au Japon. En pleine vague «world music» Ali Farka Touré s'impose comme l'un des artistes africains les plus respectés dans le monde. Son album The Source sorti en 1991 et des collaborations avec John Lee Hooker ou encore Ry Cooder les années 1990, confirment cette notoriété. Après un album-hommage aux musiciens maliens en 1996 avec la publication de l'album Radio Mali, le chanteur annonce sa retraite en 1997 pour revenir à son premier métier, agriculteur. En 2005, il sort l'album In the heart of moon en duo avec son compatriote, Toumani Diabaté. Un album récompensé par un Grammy Award. Aujourd'hui la musique malienne est en deuil.