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Toumani Diabaté, grand défenseur de la culture africaine
Le maître de la kora a charmé le monde
Publié dans La Tribune le 21 - 06 - 2010

Issu de la 71ème génération des joueurs de kora de sa famille de griots, Toumanie Diabaté est le digne fils de son père Sidiki Diabaté, une légende de la kora dans l'ouest de l'Afrique. Né en août 1965 à Bamako, capitale du Mali, Toumani commence à gratter la kora à l'âge de cinq ans. Son jeu est très apprécié par sa communauté. La chance se manifeste très vite puisque, ses débuts dans la musique coïncident avec la mise en place par le gouvernement d'un programme pour encourager le folklore malien.
Âgé de 13 ans, le petit virtuose est repéré par l'ensemble musical Koulikoro qui lui offre sa première apparition sur scène. Six ans plus tard, Toumani Diabaté accompagne la diva griotte Kandia Kouyaté dans ses tournées.
A peine âgé de 21 ans, Toumani débarque sur la scène internationale avec en prime son premier album solo de kora intitulé Kaïra, un succès fulgurant qui ouvre les portes du monde au jeune Malien. Suscitant l'admiration de tous, Toumani qui s'est voué à la promotion de son héritage enchaîne les collaborations avec des noms prestigieux, à l'image du grand Ali Farka Touré et du jazzman Sting. L'ex-leader du groupe anglais Police, qui est considéré comme l'un des rares jazzmen a avoir intégré le cercle très fermé du jazz new-yorkais, a été frappé par la splendeur et l'harmonie du jeu de Toumani.
La magie du son a tant et si bien opéré entre les deux artistes qu'ils se sont liés par la suite pour une série de concerts dans le monde.
«Je suis un garçon passionné, ouvert aux divers courants musicaux du monde et dont le rêve ultime reste l'internationalisation des belles sonorités mandingues», dit Toumani Diabaté.
Toumani Diabaté et le Symmetric Orchestra
Après avoir entendu le morceau Kaira joué à la kora, un musicien japonais au nom de Yu Imaï contacte Toumani et lui envoie un enregistrement du même morceau joué au piano. Charmé par cette version, Toumani rencontre son nouvel ami et c'est là qu'ils donneront naissance au projet Symmetric Orchestra dont le principe est de rejouer les morceaux traditionnels mandingues avec des instruments modernes. L'album met dix ans à paraître sous le nom de Toumani Diabate's Symmetric Orchestra et porte le titre Shake the whole world.
«Mon idée du Symmetric Orchestra remonte à 1982.
Je l'ai toujours eue en tête. L'un des principes de base du Symmetric Orchestra est la rencontre des générations. L'ancienne génération bénéficiait de son expérience de la musique et la nouvelle génération de sa passion effrénée pour la musique. Le Symmetric Orchestra est un mélange des deux composantes. Il emploie les anciens rythmes et leur donne des arrangements totalement originaux, puis il prend de nouvelles chansons et leur donne d'anciens arrangements traditionnels, de sorte que tout se mélange et se mêle de manière innovatrice», explique Toumani sur son site officiel. En constante tournée à travers le monde, cette formation sans frontières vaudra à son initiateur de nombreux prix et encore plus de notoriété sur la scène mondiale.
Grand gardien de l'héritage ancestral
Aujourd'hui avec une carrière qui pèse de l'or, Toumani s'implique dans la revalorisation et la promotion de la kora au Mali. Président-directeur de Mandinka Kora Productions qui développe la promotion de la kora à travers des ateliers, des festivals et divers événements culturels, Toumani est aussi professeur de kora, de musique moderne et traditionnelle au conservatoire Bella Fasseke des arts, de la culture et du multimédia qui s'est ouvert à la fin de l'année 2004. La mélodie dans l'âme, le jeu de Toumani demeure inimitable. Connu pour ses improvisations enchanteresses, il est le maître incontestable de la kora. Par ailleurs, son talent et ses qualités humaines lui vaudront le titre de l'ambassadeur de l'ONU sida en 2008 ainsi que celui de chevalier de l'ordre national du Mali
en 2006.
W. S.


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