Le petit remaniement qui vient d'être opéré par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, maintient les équilibres en place au niveau du système depuis la démission du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Il suffit de remarquer l'ossature qui constitue l'essentiel du gouvernement version «relookée» pour comprendre ce processus maintenu. Cela est visible à travers la reconduction des noms et des ministres qui occupent les postes régaliens, à l'image du ministre de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères. Cette donne consacre la démarche consistant à favoriser l'action politique qui s'arc-boute sur un élément central, à savoir la lutte contre la corruption et le maintien du mode opératoire en termes de gestion des affaires de l'Etat depuis l'émergence de l'élan populaire du 22 février et ce qui en a découlé en matière de feuille de route en rapport avec cette nouvelle situation qui exige des changements qui au plan institutionnel, qui au plan socio-économique comme reflet de cette nouvelle impulsion imposée par les contradictions qui caractérisent la société algérienne en mouvement sans cesse. Il s'agit d'une feuille de route qui obéit à un contexte crucial et une situation dont les enjeux se manifestent avec acuité et, au plan stratégique, il s'agit de la reconduction de la même démarche politique dans sa globalité. Une démarche qui doit répondre aux défis et aux enjeux de la refonte et de la réforme de l'Etat et de ses institutions. D'où le chantier de la révision constitutionnelle et des réformes économiques et politiques en guise de transformation de l'échiquier et pour rompre avec l'héritage du président déchu et ses succédanés. Donc, ce «lifting» n'affecte nullement l'approche globale et le choix stratégique du pouvoir en place en matière des «constantes» qui ont trait aux urgences et aux défis qui se dressent au pays sur le plan politique, économique et social, mais surtout sur le plan international à travers la doctrine diplomatique dont fait office l'Etat algérien en la matière. Certains spéculent sur les tenants et les aboutissants de ce «relooking» sans avoir l'idée d'une lecture conforme à l'enjeu qui détermine la mission centrale des pouvoirs publics en cette conjoncture pleine de priorités et de risques inhérents à la pérennité de l'Etat et de ses institutions dans un contexte délicat au plan national, régional et international. La nouvelle reconfiguration du champ politique fera que les équilibres politiques en présence, seront un atout pour conforter le processus de changement en cours dans la perspective d'asseoir une stabilité politique comme gageure d'une étape qui abordera les grands chantiers de la réforme. Le message réside dans cette approche qui consiste à maintenir l'orientation née de la situation politique qui a vu le régime du président grabataire, pestiféré et honni par la majorité des Algériens et des Algériennes lors de l'émergence de l'élan populaire du 22 février et ses exigences en matière de changement tous azimuts. Les urgences sont claires, les priorités s'affichent en termes de réalités imposées par la conjoncture dans laquelle se trouve le pays depuis plus d'une année. À ce propos, l'action qui prime par rapport à cette situation particulière qui caractérise le pays, c'est d'aller vers un dialogue et une issue négociée pour asseoir le consensus recherché avec tout le spectre politique et les dynamiques de la société civile. La révision de la Constitution, les chantiers de réformes économiques sont autant d'indices qui plaident en faveur de ces priorités comme reflet d'une réalité politique inéluctable.