Une année après l'élection du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le pays se livre toujours à une bataille sur trois fronts aussi complexes qu'ardus: un cumul de dysfonctionnements exacerbés en 2019, des mégas chantiers de reconstruction institutionnelles et une crise sanitaire urgente (Covid-19), autant de facteurs ayant freiné le processus de lancement d'un programme économique ambitieux. Les deux premiers fronts étaient prévisibles, d'autant qu'il s'agit de chantiers ouverts habituellement à la première année suivant l'élection présidentielle, entamés immédiatement après l'installation du nouveau Gouvernement en début 2020 sur instructions du Président Tebboune, en l'occurrence les chantiers de renforcement de la bonne gouvernance, à travers la séparation entre argent et Politique, le plan national de relance économique et sociale, l'amendement de la Constitution et les préparatifs pour les prochaines échéances. Néanmoins, l'émergence d'un troisième front, imprévisible, celui de la pandémie du nouveau coronavirus, à partir du deuxième trimestre de l'année a rendu la mission de l'exécutif encore plus complexe. En dépit de la conjoncture économique difficile induite par la propagation de la pandémie qui a touché plusieurs pays à travers le monde sans exception, le Gouvernement a réussi, dans une large mesure, à préserver l'équilibre du Trésor public et les fondements de la macroéconomie, en sus d'appuyer les catégories vulnérables, sans omettre la guerre judiciaire acharnée contre la corruption et les pilleurs de deniers publics. En application des instructions du Président de la République, le Gouvernement avait pris des mesures de confinement sanitaire et décidé de la suspension des activités économiques, accompagnées de mesures d'allègement en vue de limiter l'impact de la pandémie. Ainsi, des efforts ont été déployés pour satisfaire une série de revendications socio-économiques à caractère prioritaire, en sus de l'élaboration d'une stratégie sanitaire de lutte contre la pandémie, dont les résultats était satisfaisants, en témoignent plusieurs organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales activant dans le domaine de Santé, de l'économie et du développement humain. L'apport des start-up auxquelles le Président Tebboune a accordé un intérêt particulier, a été remarquable dans l'effort national de lutte contre la pandémie de Covid-19, grâce à leurs innovations visant à endiguer le nouveau coronavirus, ce qui laisse à dire que ce tissu institutionnel qui a bénéficié, pour la première fois dans l'histoire des Gouvernements successifs, d'un ministère délégué chargé de l'accompagnement des jeunes porteurs de projet, pourrait jouer le rôle de catalyseur du développement socio-économique afin de se libérer progressivement de la dépendance aux hydrocarbures. Dans une déclaration à l'APS, l'expert et ancien ministre des Finances, envoyé spécial de l'Union africaine (UA), Abderrahmane Benkhalfa, a fait savoir que «même si 2019 était une année politique par excellence lors de laquelle M. Tebboune a été élu à la tête du pays, son rendement économique était très modeste d'autant que le règlement de plusieurs dysfonctionnements a été reporté au mandat du président élu». « La formule de 54 engagements présentée par M. Tebboune lors de sa campagne électorale placée sous le slogan +Engagés pour le changement, capables de le réaliser+, reflète son ambition et sa volonté d'opérer le changement », souligne M. Benkhalfa. Effectivement, il a été procédé au lancement des premiers chantiers de décollage économique pour rattraper, voire remédier aux lacunes socio-économiques tout en se consacrant à l'élaboration des nouveaux outils juridiques de gestion et de bonne gouvernance afin de parachever le processus d'édification institutionnelle. Cependant, l'émergence d'un troisième front, à savoir la pandémie covid-19 et ses répercussions lourdes, dont le recul de la croissance économique induit par la chute des cours de pétrole dans les marchés mondiaux à des niveaux alarmants outre les mesures de fermeture, a entrainé un recul des recettes de l'Etat ce qui constitue des charges supplémentaires pour le Gouvernement qui a déjà hérité un amas de dysfonctionnements. "En dépit de cette situation difficile que traversent tous les pays du monde sans exception, l'Etat a, en grande partie, réussi en 2020 à maintenir ses équilibres financiers et à œuvrer à concrétiser ses programmes socioéconomiques en fonction des priorités urgentes, notamment en ce qui concerne les questions liées au développement dans les zones d'ombre et à l'accompagnement des start-up", a estimé M Benkhalfa. Les Pouvoirs publics ont réussi, a-t-il ajouté, "à tracer une stratégie sanitaire efficace de lutte contre la pandémie qui reposait sur la flexibilité des mesures de fermeture et d'ouverture tout en impliquant les autorités locales (walis) avec les autorités centrales dans la prise de décisions à cet égard". "L'Algérie est l'un des rares pays à avoir entièrement supporté les frais de traitement de ses citoyens, ainsi que les factures de confinement dans les hôtels pour les citoyens rapatriés de divers pays, en sus de l'aide financière allouée aux franges touchées par la fermeture économique due à la pandémie", s'est félicité M. Benkhalfa. "Désormais, il faut survivre avec l'épidémie comme une partie intégrante de nos quotidiens (...) tout en travaillant parallèlement sur le dossier des vaccins, qui fera partie des priorités du Gouvernement au début du nouvel an", a-t-il souligné. "L'année 2021 sera celle de l'ouverture de grands chantiers reportés en vue de relancer l'économie nationale après la pandémie de Covid-19, avec une priorité accordée aux projets de réforme financière, de numérisation et de promotion du développement hors hydrocarbures à travers le développement du tissu des start-up et des petites et moyennes entreprises (PME) qui devront apporter une valeur ajoutée à l'économie nationale", a prévu M. Benkhalfa.