L'opération de l'élection référendaire s'est déroulée dans la sérénité et le calme dans l'ensemble du territoire national. Le contexte de la crise sanitaire majeure du Covid-19 était bien présent, mais aussi l'absence du président de la République Abdelmadjid Tebboune pour des raisons médicales. Bref, la participation lors de ce référendum pour la révision constitutionnelle était dans l'ensemble «mitigée», c'est un constat reflétant les enjeux et les grandes tendances de la société à propos du contenu et des grandes lignes qui animent le document en question soumis à référendum. La tradition veut qu'un référendum consiste en un plébiscite coupant court avec le procédé inhérent à un processus électoral classique où les partis politiques ou des candidats suggèrent des programmes différents et des approches contradictoires soumises au choix populaire via le suffrage universel. La participation se déroule dans une atmosphère de suspicion et d'imbroglio renseignant sur la particularité de la situation qui caractérise le pays sur le plan politique en général. Au-delà de l'aspect formel et autres succédanés en rapport avec la démarche référendaire et son déroulement, l'enjeu est crucial, voire déterminant dans la mesure où la Constitution est censée orchestrer l'étape prochaine qui est jonchée de défis et de challenges à relever. C'est dire que le référendum est une étape annonciatrice d'autres chantiers qui ne sont pas des moindres sur le plan politique, économique et social. Donc, l'entérinement de ce référendum constituerait une étape importante dans les prochains rendez-vous qui attendent le pays sur le plan politique dans sa globalité. L'étape référendaire est à même d'engager le pays dans un nouveau processus politique, un processus qui déclenchera la dynamique de changement structurel qui embrassera toutes les institutions de l'Etat. La nouvelle Constitution ouvrira les portes vers des négociations politiques et favorisera l'opportunité d'un consensus politique qui pourrait asseoir les jalons d'une solution négociée et consensuelle de la crise qui dure depuis presque deux années déjà. L'enjeu réside dans cette démarche consensuelle en mesure de permettre au pays d'entamer l'étape essentielle de dialogue pour dégager une plate-forme politique rassembleuse et qui tient compte des dangers et des menaces qui guettent le pays non loin de ses frontières, mais aussi de l'extérieur. Le référendum s'est déroulé dans le calme, c'est déjà un exploit de plus qui montre on ne peut mieux le pacifisme qui s'enracine davantage dans la pratique politique des Algériens. Cette nouvelle réalité politique est en mesure de réunir les conditions nécessaires pour aller vers une solution où l'apaisement et la sérénité constitueront la ligne de démarcation de toute la classe politique et de la dynamique de la société civile dont le rôle doit connaître plus d'ampleur et d'importance. La nouvelle Constitution sera consacrée comme instrument qui favorisera l'ancrage du processus démocratique, la justice sociale et l'Etat de droit tous azimuts. Cet enjeu doit être vu comme une garantie on ne peut plus claire pour permettre au pays de transcender sa crise politique et se doter d'une approche susceptible de rassembler toutes les forces patriotiques autour des objectifs qui donneront plus de sens à la pratique politique et la notion de liberté dans son expression individuelle et collective à la fois. Le consensus est le seul critère et garant d'une solution durable et réalisable. Le pays fait face à une crise économique comme conséquence de la chute drastique des prix des hydrocarbures, mais aussi comme conséquence d'une crise sanitaire majeure liée à la pandémie de coronavirus qui a frappé de plein fouet toute l'économie mondiale provocant de la sorte des déséquilibres et des dysfonctionnements sur le plan financier et social. Le contexte critique auquel fait face le pays exige qu'il y ait un sursaut patriotique de toutes les forces vives pour amortir le choc de la crise de par le monde, mais permettre au pays d'avoir sa propre voie émanant de la solution qui sera tracée et adoptée par tout le spectre politique et associatif en présence. La nouvelle constitution n'est pas ubuesque ni sacrée, elle est la résultante d'un contexte politique et historique dont les enjeux reflètent les aspects stratégiques en rapport avec l'Etat et ses institutions et les voies et moyens pour les consolider davantage.