Plus que 24 heures nous séparent de la fin de la deuxième phase du plan de déconfinement progressif entamé le 14 juin dernier. Selon les chiffres officiels, plusieurs wilayas connaissent une augmentation inquiétante des contaminations. Il s'agit de Blida, Alger, Biskra, Oran et surtout Sétif. Cette dernière wilaya est en passe de devenir le nouvel épicentre de la pandémie en Algérie, car le nombre de personnes affectées par le coronavirus augmente de jour en jour. Le nombre de décès également. La situation sanitaire dans cette région du pays n'inquiète pas seulement les autorités locales, mais le cas de Sétif «interpelle» les membres du Comité scientifique auprès du ministre de la Santé pour le suivi de l'épidémie de Covid-19 en Algérie, comme nous l'a déclaré hier, le docteur Bekkat Berkani. Contacté, hier, par L'Expression afin d'avoir des informations complémentaires, le docteur Bekkat nous a déclaré que «des mesures plus drastiques face à l'indiscipline des citoyens, sont envisageables». «Il y aura si nécessaire, diminution de la circulation de la population, en augmentant les horaires du couvre-feu», nous a-t-il révélé. Pour l'heure, il y a lieu de noter que le Comité scientifique doit attendre les résultats des enquêtes épidémiologiques, en cours par les membres de la cellule de suivi épidémiologique, afin de concocter les règles strictes, spécifiques à la circulation de la population, à un confinement ciblé selon la source de l'épidémie, vu l'évolution de l'épidémie, dans les communes, daïras, et wilayas. L'appréciation des membres de ce Comité présidé par le ministre de la Santé, sera présenté sous forme d'un rapport au président de la République. En attendant la décision finale du chef de l'Etat, il convient de noter que l'indiscipline des citoyens et le non-respect des gestes barrières anti-coronavirus; recommandés par les autorités sanitaires du pays, sont pointés dans la majorités des régions où le coronavirus connaît une forte ascension. Les habitants, qui redoutent le retour au confinement mal vécu sont parfois les mêmes qui ne respectent aucune mesure de prévention ni dans les espaces publics ni dans les transports et les marchés. Sur le terrain, il y a lieu de constater que le stress, l'angoisse et le silence qui ont précédé le confinement règnent et planent dans les wilayas actuellement les plus touchées par le Covid-19. Sachant que l'option d'un reconfinement total a été totalement écartée par le chef de l'Etat, l'on devine le dilemme du gouvernement qui devra trancher demain en faveur d'un éventuel retour au confinement partiel dans le temps et dans l'espace, au sein de certaines wilayas.