L'émissaire des Etats-Unis pour l'Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a souligné le potentiel économique d'un Afghanistan pacifié, lors de pourparlers avec les talibans à Doha. Les deux parties ont signé en février un accord, dont le gouvernement afghan a été exclu, qui vise au retrait des troupes étrangères du pays en échange de garanties sécuritaires des talibans et du démarrage d'un dialogue de paix inter afghan. Lors d'une réunion avec le bureau politique des talibans à Doha, «nous avons souligné les opportunités de développement économique qui suivront une paix durable», a indiqué vendredi soir dans un tweet M. Khalilzad. «Nous nous sommes mis d'accord sur le fait qu'il n'est jamais trop tôt pour développer des projets appuyant la paix, sachant que les deux parties peuvent surmonter les derniers obstacles menant aux négociations intra-afghanes», a-t-il ajouté. Un porte-parole des talibans a indiqué pour sa part dans un communiqué que des négociateurs des insurgés avaient rencontré Adam Boehler, le directeur d'International Development Finance Corporation, une agence du gouvernement américain, au sujet de «la croissance (...), la reconstruction et le développement» en Afghanistan. Les talibans ont renouvelé fin juin leur engagement à respecter l'accord de février, mais le Pentagone a affirmé cette semaine qu'ils avaient conservé des liens «étroits» avec le groupe Al-Qaïda. Parmi les engagements pris par les talibans dans l'accord figurait celui de ne pas laisser le pays être utilisé comme refuge par des groupes extrémistes. La question afghane est revenue ces derniers jours d'actualité aux Etats-Unis où plusieurs journaux ont rapporté que Moscou avait distribué des primes à des insurgés «proches des talibans» pour tuer des soldats américains en Afghanistan. Selon ces sources, les informations ont été transmises à Donald Trump, et le conseil de Sécurité nationale de la Maison-Blanche en a discuté fin mars sans qu'aucune action ne soit engagée. La Russie et les talibans ont démenti en bloc ces informations dont Trump lui-même a dit qu'elles n'étaient pas étayées par aucun des services de renseignements américains.