Brice hortefeux est déterminé à augmenter le contrôle des étrangers vivant dans l'Hexagone. La gauche accuse. Le centre condamne. La droite s'inquiète. La chute d'un enfant russe, sans papiers, du 4e étage donne lieu à la controverse en France. C'est un acte d'expulsion, commentent certains. C'est l'échec de la politique d'immigration, initiée par le président Sarkozy, interprètent d'autres. L'histoire a commencé lorsque le jeune Ivan, 12 ans, s'est jeté d'un immeuble à Amiens, au moment de l'intervention de la police chez ses parents. La chute du jeune Russe, qui se trouve dans un état comateux, a suscité les vives réactions de la part de la société civile. Les habitants du quartier ont organisé une marche pacifique avant-hier pour dénoncer cette «énième violation de la part de la police». Ne ratant aucune occasion pour fustiger la droite, le Parti socialiste critique «la chasse aux sorcières». En guise de réponse à Brice Hortefeux, qui a annoncé «une augmentation du contrôle», les socialistes défient le ministre de Sarkozy de s'attaquer «aux employeurs de clandestins, marchands de sommeil et réseaux mafieux d'immigration clandestine». Pour leur part, les communistes s'interrogent: «Quel est donc le crime si odieux qui conduit un enfant, par peur, à fuir au péril de sa vie, à la seule évocation de l'arrivée de la police?» Le Parti communiste souligne la gravité de la situation, lors de cette saison estivale, durant laquelle «les expulsions se poursuivent et se multiplient aux quatre coins de la France». Nicolas Sarkozy a, pour sa part, ordonné au gouvernement de déclencher une enquête afin de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles la chute de l'enfant est survenue. Ainsi, plusieurs enquêtes, interne ou judiciaire, ont été ordonnées. Suite à ce drame, les associations de défense des étrangers, ainsi que celles des sans-papiers, ont appelé avant-hier le gouvernement français à revoir sa feuille de route quant à la nouvelle politique de l'immigration adoptée par l'Elysée. Les événements survenus en France à ce propos, sont liés, d'après ces associations, au programme que met en oeuvre Brice Hortefeux. Celui-ci a fixé comme objectif d'interpeller 125.000 étrangers en situation irrégulière. Ce n'est pas tout. Les expulsions sont au menu. Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale veut expulser 25.000 indus résidents. «Nous savions tous qu'une telle politique de traque systématique ne pouvait qu'entraîner des drames. Celui d'Amiens où le jeune Ivan est entre la vie et la mort (...) n'est hélas pas le premier», annonce cette association. Et d'affirmer qu'«il ne sera pas le dernier si une telle politique se poursuit», rapporte la presse locale. La Ligue française des droits de l'Homme (Lfdh) enfonce le clou. Selon elle, l'enfant a eu une «réaction de peur» dans le contexte actuel de la lutte contre l'immigration illégale. «La politique menée par l'actuel gouvernement ne cesse de provoquer des drames humains sans pour autant résoudre ce contre quoi elle prétend lutter», estime la Lfdh. En outre, le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux est plus que jamais déterminé à aller jusqu'au bout de sa politique. Il a évalué le nombre d'immigrés clandestins en France à 400.000. «Ma détermination est totale. Nous ne fermons plus les yeux et les premiers résultats arrivent...». Selon ses estimations, 10.000 personnes ont été contrôlées depuis le début de l'année. Environ 300 employeurs et 536 étrangers ont été interpellés. Vu le changement de données, les sans-papiers changent, de leur côté, de tactique. Les hôpitaux en sont le refuge. Un bon nombre de clandestins se rend, quotidiennement, aux services des urgences en multipliant les demandes de consultation. A leurs yeux, lors d'une période des soins, les clandestins ne risquent pas d'être reconduits aux frontières.