Le ministre français de l'Intérieur et du Culte, Nicolas Sarkozy, ne cesse de susciter le courroux des émigrés. La nouvelle réforme du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda), qui sera débattue début mai prochain au Parlement n'est, en fait, qu'une énième «provocation» à l'égard de la communauté immigrée installée en France. Néanmoins, cette fois-ci, associations et organisations de divers horizons ne comptent pas pour autant rester sans réagir. En ce sens, une pétition contre ce texte de loi est en train de circuler. «La nouvelle réforme du code de l'entrée, du séjour des étrangers et du droit d'asile conduit à une négation radicale des droits fondamentaux de la personne», lit-on dans le texte d'appel introduisant la pétition. «Elle restreint encore plus radicalement le droit au séjour pour les familles, les conjoints, les enfants, de toutes celles et ceux qui construisent leur vie en France. Elle entérine la quasi-disparition de cet outil d'«intégration» qu'était la carte de résident. Elle s'attaque au séjour des malades étrangers», lit-on encore dans ledit document. Cette pétition, mise en circulation depuis le 15 février dernier, est signée par plus d'une centaine d'associations et plusieurs milliers de particuliers. On cite à cet effet quelques-unes : Association de solidarité avec les femmes algériennes démocrates (Asfad), MJS, Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (Mars), Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), No Vox, PCF, Pcof, Pcot, les Périphériques vous parlent, Racort, Rajfire, Ras l'front, Réseau chrétien Immigrés (RCI)...Ainsi, à travers ce projet de loi, Nicolas Sarkozy compte définitivement mettre un terme au flux migratoire qui arrive en France. Déjà, les pouvoirs publics français comptaient, avant la fin de l'année dernière, expulser pas moins de 25.000 étrangers en situation irrégulière. Aussi, selon un bilan mensuel rendu public en mars dernier par la Direction générale de la police française (Dgpn), il en ressort que, à la fin du mois de février dernier, 1791 personnes en situation irrégulière ont été chassées du territoire français. Et les chiffres ne cessent d'augmenter. «La France n'a plus les moyens d'accueillir tous ceux qui voient en elle un eldorado», il faut donc «réguler les flux migratoires, les choisir» écrit M.Sarkozy, la semaine dernière, dans un courrier adressé aux trois églises chrétiennes de France. Ces églises ont d'ailleurs marqué leur désaccord avec la philosophie de son projet de loi sur l'immigration. Une philosophie que d'aucuns jugeront absurde.