En Algérie les femmes sont très peu représentées dans les fédérations sportives. «Le sport algérien est à l'image de la société dont il dépend. Il est géré par des hommes et appliqué que pour les hommes». C'est en ces termes que Mme Zhor Ghidouche, la présidente de la commission «Femme et sport» du Comité olympique algérien a introduit son intervention lors de la conférence de presse que cette structure a animée hier matin, à l'hôtel El Djazair, pour présenter les assises nationales sur le sport féminin qu'elle organise demain et après-demain à la salle de conférence de l'hôtel El Ryadh de Sidi Fredj. Un événement qui représente une première pour notre pays et qui à l'occasion, a obtenu le haut patronage du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, et le parrainage du ministère de la Jeunesse et des Sports. Cette initiative est née, selon l'oratrice, du souci du CIO de valoriser l'élément féminin et de lui octroyer une plus grande place dans les postes de responsabilité. «Le CIO n'a fait que suivre les recommandations des Nations unies qui préconisent l'abolition de la discrimination entre les sexes, dont l'Algérie a ratifié les résolutions portant sur cette question», ajoutera Mme Ghidouche, indiquant que le CIO «a placé la barre à 20% de présence féminine dans ses instances pour fin 2005 et qui n'est parvenu qu'à 10%. Cependant, il invite les comités nationaux, qui lui sont affiliés, à faire en sorte que les femmes soient plus présentes au sein des fédérations sportives. Le COA a été le premier à emprunter le chemin en créant à son niveau la commission que j'ai l'honneur de présider. Pour sa part, le MJS s'attelle à amener les fédérations sportives à féminiser plus leurs assemblées générales. Il pourrait certes user de la carte des quotas mais je ne vous cache pas que notre voeu serait de voir ces fédérations amender leurs statuts et que nous puissions accéder à des postes de responsabilité par la voie des urnes. Nous ne faisons là que suivre les idées du président de la République lequel, lors de son discours à l'occasion de la Journée du 8 mars, avait demandé aux femmes de s'impliquer dans la vie active du pays». Mme Ghidouche reconnaît qu'en Algérie il y a une réelle volonté politique pour rendre l'égalité des sexes en matière de droits effective. «Aujourd'hui, nous avons des femmes ministres, walis, ambassadrices ou directrices de sociétés, mais dans le sport aucune fédération n'a de femme comme présidente. Nous avons en outre un seul poste de DTN occupé par une femme, à savoir celui de la natation». A ce moment-là, cette dernière, en l'occurrence Mme Benmaghsoula, est intervenue pour dire «qu'elle était la seule femme DTN dans le monde». En ce qui concerne les assises nationales, l'idée de les organiser est née en 2003 lors d'un séminaire sur le sport féminin qui s'est tenu à Tipaza. «Cependant, c'est en 2005 que leur concrétisation s'est faite notamment par une série de réunions qui ont eu lieu à Oran, Sétif, Laghouat et Tipaza, des réunions précédées dans chacune de ces villes par une course féminine à travers les artères de la cité». Mme Ghidouche dit attendre que ces assises puissent aboutir sur des résolutions qui plaideront pour une plus grande attention pour le sport féminin notamment par des amendements de textes règlementaires qui traitent le sujet.