Parfois, il est agréable de se laisser séduire par l'astrologie. Non seulement que ça amuse, mais ça permet aussi de sonder la personnalité de ses semblables. Prenons le cas de l'architecte, urbaniste et promoteur immobilier, M'hamed Sahraoui. Il est né un 6 février 1943, sous le signe du Verseau. Avoir son élément comme signe d'air, cela «donne des moyens intellectuels et communicatifs. Il envisage les choses d'un point de vue analytique, et ses plans sont bien souvent réalisés.» Natif de la ville des Roses, Blida, M'hamed Sahraoui rejoint l'Ecole polytechnique d'El Harrach au lendemain de l'indépendance. Mais comme l'évidence veut qu'on ne peut parfaire qu'une technique, M'hamed abandonne ladite école. «Ça n'était pas ma vocation», se contente-t-il d'avouer derrière ses lunettes qui lui donnent un aspect particulier. Artiste, c'est-à-dire créateur, son imagination créatrice lui fait escalader l'échelle des arts. Son choix se porte sur le cinquième, l'architecture. Il rejoint donc l'Ecole des beaux-arts de Paris en 1963. De retour à Alger, il poursuit ses études à l'Ecole d'architecture, d'où il est diplômé architecte-urbaniste. A vingt-cinq ans, les portes de la vie active s'ouvrent devant lui. Ce sont les premiers pas précédant une carrière brillante. En 1968, c'était l'époque des grandes réalisations. M'hamed Sahraoui, en architecte chevronné, commence à sillonner le pays. Il se rend dans les zones détruites pendant la guerre de Libération. Dans le Constantinois et les Aurès, il réalise des milliers de logements avec l'assistance des propriétaires. « J'ai travaillé dans plusieurs régions», déclare-t-il. Lesquelles? Après un bref instant, la longue liste commence à glisser: «El Milia, Batna, Aïn Djassar, Marwana...» La liste est tellement longue qu'on se contente des villes évoquées. En 1972, il est nommé architecte en chef chargé de la restauration des monuments historiques au ministère de la Culture. C'est ainsi qu'il est à la tête d'une équipe pour la restauration de la première mosquée, celle de Nedroma, dans la wilaya de Tlemcen. Suivra ensuite la Grande Mosquée d'Alger. A trente-deux ans, en 1975, M'hamed Sahraoui quitte son poste au ministère. Il décide de voler de ses propres ailes. Il est installé en tant qu'architecte-urbaniste à titre privé. Il assure la maîtrise d'oeuvre de plus de 600 projets à travers l'Algérie ainsi que plusieurs ouvrages à l'étranger. On cite entre autres, la Résidence des Deux-Bassins à Ben Aknoun, ensemble résidentiel de 300 logements de standing ; en 1998, il lance le projet Urba 2000 à El Achour... Son parcours est aussi jalonné de rencontres enrichissantes. En cela, M'hamed en garde des souvenirs indélébiles. Celle qu'il avait faite avec l'architecte français Pouillon en est un exemple. «Avec Pouillon, on s'est connu à Ouargla. A l'époque je travaillais au niveau de la IVe Région militaire», se souvient M'hamed Sahraoui. De cette rencontre, il garde quelques anecdotes qu'il raconte avec un immense plaisir.«Pouillon construisait le siège de la wilaya de Ouargla et moi les mess des officiers. Il me disait alors:-J'espère que ton bâtiment ne portera pas ombrage à mon projet. Ce à quoi je répondais: j'ai la même inquiétude en ce qui vous concerne.» Il se rappelle également des connaissances qu'il avait liées avec l'architecte japonais Kenzo Tange et le Brésilien Oscar Niemeyer, non moins concepteur de la nouvelle capitale brésilienne, Brasilia. A 63 ans, cet architecte poursuit encore ses réalisations. La dernière conception qu'il a faite est le plan de la Grande mosquée d'Alger. Un joyau architectural que M'hamed Sahraoui a conçu gracieusement.