Les opérateurs économiques nationaux sont réticents au vu des coûts d'investissement. Après le Maroc et la Tunisie, la Coopération allemande au développement, GTZ, a présenté hier le projet Reme (Réseau des entreprises maghrébines pour l'environnement) aux opérateurs économiques algériens. Lancée par les trois pays en 2003, l'initiative vise à offrir un espace de partenariat et d'actions ayant des influences positives sur les stratégies environnementales. L'idée de création d'un cadre viable et opérationnel facilitant la réflexion et la concertation entre les organisations d'employeurs, les entreprises membres et leurs différents partenaires institutionnels nationaux et internationaux sur les grandes thématiques de la compétitivité et de la mise à niveau environnementale, s'inscrit dans l'objectif commun de contribuer à dynamiser les pratiques environnementales et à les ancrer dans la réalité économique et sociale. Les entreprises maghrébines signataires de la charte d'adhésion au Reme prennent les engagements suivants: il s'agit de prime abord de développer des compétences à travers l'intégration de la dimension environnementale dans les programmes de formation et de mise à niveau, la sensibilisation et la formation qui passent par le développement des actions en particulier en collectant et en diffusant auprès des partenaires les expériences nationales, régionales et internationales dans le domaine de l'environnement. Le troisième volet a trait au conseil, à l'expertise et enfin à la recherche et au développement. «Les entreprises maghrébines doivent faire face à des défis spécifiques liés à la mondialisation et jouer des rôles qui sauvegardent leur compétitivité et respecter les conditions particulières en matière d'environnement afin de répondre à leurs attentes en termes de marchés. Surtout avec les engagements internationaux des pays maghrébins, en particulier dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce et les accords d'association», précise la coordinatrice du projet à Alger. Le Reme est un groupement régional d'acteurs économiques impliqués dans les mises à niveau des entreprises et peut nouer des partenariats avec d'autres réseaux ou organisations nationales et internationales. La durée du programme est prévue pour six ans, mais peut être reconduite par la volonté expresse de ses membres. Les membres fondateurs sont l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce, et de l'artisanat, la Confédération générale des entreprises du Maroc, et du côté algérien, la Chambre du commerce et d'industrie (Caci). Les ressources du Reme se composent notamment, de l'enveloppe allouée par la GTZ au programme de développement pendant la durée du projet. Elle est estimée à 10 millions d'euros pour la partie algérienne. Mais on retrouve aussi des dons, subventions et des cotisations des adhérents du Reme fixés par le Conseil d'orientation. Une enveloppe égale par pays couvrira les frais nécessaires à la mise en place des unités de gestion à l'échelle nationale. «Force est de constater que plusieurs opérateurs économiques maghrébins et la coopération allemande au développement oeuvrent depuis quelques années à atteindre un meilleur niveau d'organisation de l'industrie autour des questions environnementales et d'accroître sa capacité opérationnelle», a souligné le représentant de la GTZ. Il est à préciser que l'adhésion à ce programme est volontaire, la coordinatrice algérienne a souligné la réticence affichée par des opérateurs économiques nationaux à intégrer ce processus au vu des coûts d'investissement.