Au moins huit personnes parmi lesquelles six civils ont péri, hier, dans l'explosion d'une moto piégée dans la ville de Ras al-Ain, dans le nord-est syrien, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'explosion, imputée par Ankara aux forces kurdes, a eu lieu dans un marché de légumes, selon l'OSDH qui a également fait état de 19 blessés, dont certains dans un état grave. L'OSDH n'a pas été en mesure de préciser l'identité des deux morts non-civils ni la partie responsable de l'attentat. La ville située à la frontière syro-turque, dans la province de Hassaké, est contrôlée par la Turquie et ses supplétifs syriens à la faveur d'une offensive menée en octobre par l'armée turque pour en chasser les forces kurdes. «Il s'agit de la troisième explosion en quatre jours à Ras al-Ain», a indiqué l'OSDH. Jeudi, quatre personnes dont une femme sont mortes et dix ont été blessés dans un attentat à la voiture piégée «près du bâtiment du comité civil» de la ville, a-t-elle précisé. Ankara a imputé l'attentat aux Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie qu'elle qualifie de «terroriste» pour ses liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le territoire turc depuis 1984. «L'organisation terroriste PKK/YPG a une fois de plus ciblé des civils innocents», a déploré hier le ministère turc de la Défense sur Twitter. L'offensive lancée en octobre par Ankara a permis à la Turquie de prendre le contrôle à sa frontière d'une bande de territoire syrien de 120 km de long et d'une trentaine de km de profondeur, de Tal Abyad à Ras al-Aïn.