Blida: Onze porteurs de projets au Salon national de l'innovation numérique des jeunes    Foot/Qualifs-CAN U20 (Zone UNAF) Algérie: "Jouer nos chances à fond pour la qualification"    Un journal belge raconte le traitement inhumain des prisonniers d'opinion dans les geôles du makhzen    Le président de la République félicite le président américain Donald Trump pour son élection    Laghouat: Inauguration du nouveau siège de la sûreté urbaine de la daïra d'Oued-Morra    Le Premier ministre préside l'inauguration officielle de la 27e édition du SILA    Séminaire national à Alger sur la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954    FAO : l'Algérie participe à la 47e session de la CGPM à Rome    Parlement panafricain : nécessité de protéger les droits de l'Homme en Afrique    Le Forum des journalistes palestiniens condamne la visite d'une délégation de journalistes marocains dans l'entité sioniste    AIEA: l'engagement de l'Algérie en faveur de la transition énergétique durable réaffirmé    APN: reprise des débats autour du Projet de la loi de finances 2025    APN: séance plénière jeudi consacrée aux questions orales    Cour constitutionnelle: des ateliers de formation sur l'exception d'inconstitutionnalité au profit des avocats stagiaires    Escrime/Coupe du monde: près de 300 athlètes de 37 pays au rendez-vous d'Oran    ANP: mise en échec de tentatives d'introduction de plus de 12 quintaux de kif via les frontières avec le Maroc    Conférence à Alger, sur le parcours révolutionnaire et militant du peuple algérien durant la lutte armée pour son indépendance    Irruption de militants pro-Palestine à la FFF pour protester contre le match France-Israël    La saison des grandes surprises    Classement des buteurs : Boulbina se hisse en tête avec 5 réalisations    «L'Algérie a les atouts pour devenir un point d'entrée et hub pour l'Afrique»    Génocide social et psychologique commis par les talibans contre les femmes afghanes    Manifestation massive à Washington pour appeler à la fin de l'agression génocidaire sioniste à Ghaza    Arrestation d'une bande spécialisée dans la commercialisation de kif traité et de psychotropes    Les habitants d'Es Sanafir veulent un centre de santé    Distribution de 1.944 logements    Génocide à Ghaza : Les Etats doivent suspendre leurs relations économiques, politiques et militaires avec l'entité sioniste    Une feuille de route multisectorielle tracée    Jumia contribue au développement du e-commerce dans le pays et lance son Black Friday    Du jazz à Michael Jackson, itinéraire d'un arrangeur de génie    La mise en place prochaine d'une société néocoloniale en France    Débat sur la lutte contre l'extrême droite en France    Le président de la République opère un mouvement des walis et des walis délégués    Vovinam Viet Vo Dao: l'Algérien Mohamed Djouadj réélu président de la fédération africaine pour un nouveau mandat    Les Conseils de la jeunesse de 24 pays africains se concertent à Oran    Un vibrant hommage rendu aux vétérans de l'Armée nationale populaire    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Abassi et benhadj nous ont trahis»
L'EMIR DE LA KATIBAT ER-ROÛHB DEPOSE LES ARMES
Publié dans L'Expression le 18 - 03 - 2006

Il s'appelle Abdelmadjid Broche alias Ikrima. Il a 36 ans.
Il est descendu du maquis, la semaine dernière, après l'adoption des textes de loi portant sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. C'est grâce à des personnes crédibles et dignes de confiance «à ses yeux» que sa rencontre a été possible, à Skikda.
Il nous a parlé du maquis, des groupes armés et des interminables luttes intestines entre les factions rivales. A le voir de près, il était vraiment difficile de croire qu'il s'agit bien de l'émir Ikrima, chef de katibet Er-Roûhb (la terreur), ex-katibat «Chouhada» (les martyrs) qui a fait tant parler de lui dans la région de Skikda, Collo, El Ancer. Mesurant à peine 1,60 m, on croit difficilement qu'il était, durant treize ans à la tête d'un groupe de plusieurs dizaines d'éléments, puis réduit à 28 membres, qui s'attaquait aux services de sécurité et rackettait les populations des dachras isolées, du côté de Tamalous, Collo, et jusqu'à El Ancer.
Issu d'une famille très modeste de Tamalous, avec un niveau d'instruction tout juste moyen, il a milité dans les rangs de l'ex-FIS avant de rejoindre l'ex-AIS de Madani Mezrag en 1994, et plus tard, c'est-à-dire en 1995, le GIA où il avait réussi à préserver son «grade» d'émir, mais toujours dans le même axe, qu'il protégeait de toute incursion rivale.
Contacts avec Hattab
Après la mort de Djamel Zitouni, il a continué à activer au GIA. D'après lui, il était au courant du projet de création du Gspc. Il avait de bons contacts avec Hassan Hattab, «réguliers et sérieux» même s'il ne l' a jamais rencontré. Leur contact s'effectuait par lettres et par émissaire. Il a souligné que l'appellation Gspc posait un sérieux problème, au début, et avait même donné lieu à un différend entre les fondateurs. Mais il n'a pas expliqué comment il y a eu consensus à ce sujet, le Gspc étant miné par des crises successives dues aux luttes entre les chefs terroristes, autour du partage de la «ghanima». Selon Ikrima, Hattab avait tout fait pour exploiter la crise de Kabylie, tentant d'obtenir l'adhésion de la population kabyle, en disant que son groupe ne s'attaquait pas aux civils mais aux forces de sécurité.
Un discours qui a fait chou blanc ! Son but, selon Broche, était de mieux s'implanter en Kabylie. En effet, et dans le contexte de la célébration du Printemps berbère, Hassan Hattab a diffusé un communiqué dans lequel il présentait le Gspc comme une organisation qui luttait contre le pouvoir, partageant les objectifs des populations kabyles. Il va sans dire que Hassan Hattab a essuyé un lamentable échec. Abdelmadjid Broche n'a pas manqué d'évoquer les affrontements sanglants qui avaient opposé le Gspc au GIA. Parmi ces affrontements, on cite l'accrochage meurtrier qui a eu lieu à Ouled Attia au mois de février 2001 entre les organisations criminelles «ennemies» de Zouabri et Hattab.
Le 12 mars de la même année, et à l'issue d'une opération de ratissage effectuée par l'ANP, vingt corps de terroristes décapités (pour empêcher leur identification) et en état de décomposition avancée, ont été découverts. En parlant du sinistre Hattab, l'ex-émir Ikrima a tenu à ajouter que le chef du Gspc avait perdu beaucoup de son influence après la publication de son fameux communiqué condamnant les attentats du 11 septembre.
Soupçonné de vouloir se rendre, Hattab est destitué de ses fonctions d'émir national du Gspc au profit de Nabil Sahraoui (abattu dans une embuscade à Béjaïa en 2004). Suite à ce communiqué, Hattab prend sa retraite et fait le mort, souligne l'ex-émir Ikrima qui confirme, cependant, que l'ancien n°1 du Gspc est toujours vivant. Parmi ceux qui se sont opposés à la diffusion du communiqué, le repenti de Tamalous cite un certain Abou Oumaya.
Toujours au maquis, selon Ikrima, Hattab l'a contacté afin d'unir leurs rangs (particulièrement les katibat Er-Roûhb et Al-Ahoual).Tous les efforts de réunification n'ont abouti à rien de concret. Ce fut un cinglant échec, selon Ikrima. Revenant sur son propre parcours, l'ex-émir de katibat Er-Roûhb affirme avoir rejoint les maquis suite à des fetwas religieuses. Pour lui, il s'agit bien d'un djihad pour l'instauration d'une «dawla islamia». Ce ne fut que tard qu'il prit conscience de l'inutilité du combat, après «la volte-face» de certains pseudos ulémas qui n'ont pas hésité à changer de «convictions». Pour cet ex-émir, la responsabilité de la débâcle est partagée par tous : Abassi Madani, Ali Benhadj ainsi que les autres politiques qui ont, selon lui, exploité l'enthousiasme des jeunes. «Ce sont eux, les véritables responsables de la crise», a-t-il dit.
Des années perdues pour rien
A la question de savoir s'il a participé à des actions terroristes, il a semblé très gêné: «Je ne peux pas affirmer le contraire; ce dont je suis sûr, c'est que je n'ai jamais participé à des massacres collectifs, des viols, ou déposé des bombes.» Comment l'idée de descendre du maquis lui est-elle venue? «Les ulémas qui nous ont convaincus de rejoindre le maquis se sont rétractés, on n'avait plus d'objectif, la situation devenait insupportable au point qu'on a été amenés à manger de la viande d'âne», a-t-il affirmé. Toutes ces années perdues pour rien, il les regrette profondément. Et ce n'est qu'après avoir dressé un bilan que l'idée de descendre du maquis a germé. Bien sûr, les personnes à qui il faisait confiance sont intervenues pour rendre possible les pourparlers avec les services de sécurité dès le mois de janvier 2006. Personnage charismatique et très influent, l'ex-émir Ikrima a été victime de plusieurs tentatives d'élimination afin d'être remplacé par quelqu'un d'étranger à la région. Parmi ceux qui avaient attenté à sa vie, on cite les nommés Abou Hassan (émir du Gspc dans la région est) et Boughaba Fouès alias Khaled. Ce dernier est en pleines négociations avec les services de sécurité pour une éventuelle reddition avec six de ses éléments.
«Quand je suis descendu, je m'attendais plutôt à un interrogatoire un peu musclé, mais ce ne fut rien de tout cela», a-t-il dit, avant d'ajouter: «Je n'ai même pas été fouillé.»
A vrai dire, les procédures étaient très simples. Lui et sa femme (avec laquelle il s'était marié au maquis) ont été accueillis correctement. «On a été reçus avec du couscous et de la viande» et «j'ai parlé librement, tout raconté sans qu'on me pose des questions».
Pour lui, il est maintenant primordial de convaincre les 28 éléments qui activaient sous ses ordres de descendre du maquis. A propos de reddition, on note que les procédures ont été allégées considérablement. Plus de garde à vue, plus de mandat de dépôt et plus de contrôle judiciaire, bien sûr pour les repentis qui n'ont pas à leur actif des massacres collectifs, viols ou dépôt de bombes dans des lieux publics. Pour Ikrima, la réconciliation ou la moussalaha représente l'unique voie de salut. «Je ferai de mon mieux pour m'impliquer davantage dans cette démarche», a-t-il dit. Nous n'avons pas quitté notre interlocuteur sans lui avoir posé des questions sur la situation actuelle qui prévaut au maquis. «C'est la misère, la faim et presque plus de dignité. Il y a aussi ceux qui sont pour la réconciliation et ceux qui sont contre», a-t-il souligné. Ces derniers sont les irréductibles, impliqués dans des crimes et massacres indescriptibles, leur nombre est estimé à 150 sur le territoire national et une trentaine ou quarantaine d'éléments dirigés par Abou Oumayar qui activent dans la zone Constantine, Skikda et Jijel. Il s'agit du Groupe salafiste libre, le GSL dont les membres constituent en quelque sorte des desperados, dissidents d'un Gspc en totale décomposition. Ce sont des criminels qui veulent maintenir la désolation sur le massif de Skikda connu pour sa complexité et dont les accès sont très difficiles et redoutables surtout ceux qui se fondent avec la région jijelienne.
On s'attend néanmoins à des redditions en cascade, surtout après que l'ex-émir de katibat Er-Roûhb a déposé les armes.
Entre trente et cinquante terroristes sont encore en activité.
Du côté d'Annaba, les quelques dizaines de terroristes encore au maquis, avec femmes et enfants, tentent des négociations.
Aujourd'hui, il est possible de dire que les Algériens croient vraiment à la fin des infra humains.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.