La nature nihiliste de ces groupes va entraîner leur autodestruction à cours ou à moyen terme. L'implosion de l'organisation criminelle du Groupe salafiste pour le combat et la prédication (Gspc) ne laisse plus aucun doute si l'on se fie aux nombreuses déclarations et aux témoignages des terroristes qui ont déposé récemment les armes au niveau de la wilaya de Skikda et aux analyses rigoureuses des services de sécurité chargés de la lutte antisubversive. C'est dire que le mouvement sanguinaire vit une situation qui ressemble beaucoup plus à une guerre de gangs, sachant qu'avant, les chefs terroristes s'entretuaient pour la ghanima. Aujourd'hui, ce sont les textes de loi portant sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale prônée par le chef de l'Etat, qui consument l'union de cette organisation et séparent pour des raisons idéologiques les différentes katibates qui activent sous la coupe du Gspc. C'est certainement cette situation qui profite aux services de sécurité chargés de la lutte antiterroriste, mais c'est sûr aussi que cela ne sera pas un fondement, un mobile ou un motif pour ces hommes d'élite de suspendre les opérations de ratissage et les guet-apens pour mettre un terme aux activités des irréductibles. Ces derniers, qui ont à leur actif des viols collectifs, des massacres et le dépôt de bombes dans des lieux publics, sont pour la plupart des desperados de la seriat El Fath El Moubine relevant de katibet Echouhada (les martyrs), du moins pour ce qui est de la région de Skikda. Selon des sources sécuritaires très au fait de la situation, «la menace des terroristes irréductibles existe toujours, ils peuvent encore nuire et c'est le moment où il faut être le plus vigilant possible». D'ailleurs, quelques-uns de ces desperados sont entrés, depuis quelques jours, en accrochage avec des militaires en opération de ratissage, non loin de la commune d'El Hadaïke. L'un d'entre eux, blessé, a été abandonné par ses acolytes. Partis sur les traces de sang, de ce terroriste qui s'est terré dans la forêt; il sera rattrapé au moment où les militaires tentaient de le raisonner à se rendre; le terroriste use de son arme et blesse deux militaires, dont l'un décèdera des suites de ses blessures. Le terroriste sera aussitôt neutralisé et son arme récupérée. La recherche de ce groupe se poursuit toujours avec d'énormes moyens au moment même où des pourparlers sont menés par les militaires avec une dizaine de terroristes qui demeurent dans les maquis de Kerkara, et sont sur le point de déposer les armes pour bénéficier des lois de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Les terroristes terrés encore dans les maquis sont nombreux à vouloir déposer les armes, mais quelques irréductibles s'y opposent pour empêcher le fonctionnement de la politique de la réconciliation. Une situation qui prend une allure d'une guerre «interterroristes». La nature nihiliste de ces groupes va entraîner leur autodestruction à cours ou à moyen terme. La reddition de Broche Abd El Madjid Emir de katibet Er-Rouhb, la neutralisation du n°1 du Gspc Abou El Maad dont le frère s'est également rendu avec sa femme et ses enfants avec deux autres terroristes, est une opportunité qui a rendu possible des opérations de négociation très positives, surtout que les familles de terroristes sont très coopératives. On souligne que plusieurs accrochages ont eu lieu au sein des groupes armés entre partisans et opposants à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Rappelons que le même phénomène a été vécu, voilà quelques années, lors de l'application de la loi portant sur la Concorde civile, et avant celle de la Rahma prônée à l'époque par l'ex-président de la République Liamine Zeroual. En tout état de cause, les desperados des katibas, qui refusent les mains tendues de l'Etat et du peuple telles que katibet El Mourabitine, Errahman, Echouhada et Etaouhid, n'ont ni les moyens, ni le nombre, même pour contrecarrer leurs ex-acolytes, comme l'a témoigné Broche Abd El Madjid alias Ikrima Bouchoucha Abd El Ghani alias Abou Doudjina, Mazhoui Hamza alias Zoubir et Boughaba Farès alias Khaled Abou Moslem, dans des déclarations accordées à L'Expression les 18 et 23 mars 2006, juste après leur reddition.