La rentrée sociale donnera le coup de starter du redémarrage de l'économie nationale. Des rendez-vous qui risquent, cependant, d'être à nouveau chahutés par le Covid-19. Tout dépendra en effet de la tournure que prendra la pandémie de coronavirus. L'éventualité d'une seconde vague reste, en effet, toujours d'actualité, ce qui constituerait un frein à une reprise qui avait commencé à se dessiner après que de nombreux pays industrialisés (Chine, Allemagne, France...), acteurs majeurs de l'économie mondiale, ont procédé à leur déconfinement. L'Algérie, qui semblait avoir maîtrisé le Covid-19, en avait fait de même avant de faire face à une recrudescence sans précédent du virus. Une conjoncture peu favorable pour relancer une machine économique contrainte et forcée de rester à quai par cette crise sanitaire unique dans l'histoire de l'humanité. Un défi que les pouvoirs publics ont décidé de relever, coûte que coûte. Le pays ne peut rester éternellement paralysé, surtout que cela dure pratiquement depuis près d'un semestre, alors qu'il venait tout juste de sortir d'une autre crise qui l'a mis à rude épreuve durant toute l'année 2019. La machine économique s'est peu à peu éteinte avant de se mettre sur une voie de garage. Des milliers d'entreprises, toutes activités confondues, risquent de mettre la clé sous le paillasson. Un dispositif sans précédent (aides financières, report des impôts, annulation des pénalités...) a été mis en place pour faire baisser la pression sur elles. Des mesures qui ont été applaudies par les organisations patronales, à l'instar de l'ex- Forum des chefs d'entreprise (FCE) ou de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca). Deux autres rendez-vous, qui s'annoncent doivent conforter cette volonté politique unique dans l'histoire de l'Algérie indépendante de sortir de ce marasme le coeur battant de l'économie nationale, hors hydrocarbures, ces entreprises, ces petits métiers qui font vivre des milliers de foyers, de leur éviter une banqueroute qui aurait pour conséquence désastreuse de mettre au chômage des dizaines de milliers de travailleurs. Une rencontre gouvernement-walis doit se tenir dans les tout prochains jours, elle a été annoncée par la Radio nationale pour ce jeudi. Une rencontre qui doit permettre à l'Exécutif de faire le bilan de toutes les recommandations du président de la République lors d'une précédente réunion qui s'est tenue au mois de février dernier, juste avant que ne s'installe l'épidémie de coronavirus. Cette nouvelle donne va certainement contraindre le gouvernement à rectifier sa feuille de route et surtout à affiner sa stratégie économique. Un plan des plus audacieux a été conçu pour sortir de la dépendance au pétrole, promouvoir l'économie de la connaissance et faire la part belle aux énergies renouvelables, à l'économie verte. Un instantané du mégachantier qui doit propulser le pays vers un modèle de croissance porteur de stabilité. Le cap n'a certainement pas changé, reste sa mise en route. Le second rendez-vous qui revêt un enjeu tout aussi important sera la tenue de la première tripartite sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune, prévue en principe pour le 16 août 2020. Si rien n'a encore filtré, on peut avancer qu'elle revêtira un fort caractère socio-économique. Les dégâts occasionnés par la pandémie du coronavirus ont atteint une telle ampleur qu'ils fragilisent de nombreux ménages, alors que d'autres étaient sujets à une paupérisation rampante. Certes, l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens, financiers entre autres, pour leur venir en aide, mais c'est sur une action efficace qui leur assurerait une situation confortable et pérenne que le gouvernement table pour mettre fin à ces inégalités sociales héritées d'un système initiateur d'une société à deux vitesses. Pour y mettre fin, l'Algérie dispose d'une «aisance» financière certes relative mais avérée pour relancer la machine économique, synonyme de stabilité sociale. Il faut cependant s'attendre à des jours difficiles, à une croissance qui va probablement se dégrader davantage après avoir affiché - 3,9% au premier trimestre. Une «contre-performance» due aux effets destructeurs du Covid-19, atténuée par un taux d'inflation significativement bas de 2,1%. C'est dans ces conditions que la course contre la montre sera lancée pour éviter le pire.