Un problème à deux facettes semble piéger les dirigeants maliens en particulier et africains en général. Il s'agit du décalage entre le pouvoir et le peuple sur l'absence totale de communication entre les deux instances de la nation pour expliquer ce qui va être mis en oeuvre comme si le peuple est un enfant mineur qui ne permet pas de le consulter. La seconde facette, c'est que l'heureux élu est censé l'avoir été sur un programme approuvé par une majorité du peuple. La lecture de la contestation des peuples africains démontre si besoin est, «du contraire». L'Algérie: les funérailles de feu Réda Malek ont démontré l'isolement avéré du chef de l'Exécutif de l'époque. Les principaux acteurs du premier cercle ont montré une certaine cohésion de leur clan dans l'aveuglement du pouvoir qui leur a coûté ce qu'ils vivent actuellement. Ajouté à cela, leur entêtement à ne pas prendre en considération la volonté du peuple ignoré, a engendré le mouvement du 22 février. L'égarement dont ils ont fait preuve, c'est d'avoir voulu faire élire à la magistrature suprême un cadre, une photo, une image. Leur manière d'agir montre bien la forte densité de leur aveuglement. Ils sont arrivés jusqu'à omettre les images télévisées de leur candidat dans l'état physique qui était le sien. Ils sont allés jusqu'à ignorer la jeunesse marinée dans un nouveau monde qui se construit par le phénomène de la mondialisation et l'avancée technologique actuelle. «La mondialisation (ou globalisation) désigne l'accélération des mouvements et échanges (d'êtres humains, de biens et de services, de capitaux, de technologies ou de pratiques culturelles) sur toute la planète». Le monde, qui disparaît difficilement devant nos yeux, a été édifié par la conférence de Yalta, (Crimée), lors de la rencontre historique entre les vainqueurs, (Union soviétique, Royaume-Uni, Etats-Unis), tenue du 4 au 11 févier 1945, entre Staline, Churchill et Roosevelt à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En attendant la Russie Il disparaît difficilement parce que les pays en voie de développement n'ont pas encore atteint le niveau tant espéré et convoité par leur peuple alors que les pays dits développés ont atteint un niveau technologique et socio-économique tel qu'il y a qu'une seule et unique alternative qui s'ouvre à eux, c'est la voie incontournable d'ouverture des économies nationales dans un marché mondial, entraînant une interdépendance croissante des pays. Une fois de plus, cela va «légitimer» davantage le processus de mise sous leur coupe des ressources naturelles des pays sous- développés et aggravent davantage l'extrême pauvreté des populations alitées. Pour redessiner la nouvelle carte géopolitique du nouveau monde, ils ont commencé par le Moyen-Orient où des Etats vont voir le jour sur une base religieuse, linguistique, raciale) ou sur l'énorme richesse du sous-sol, (les Anglais sont à la base de l'existence de la géopolitique actuelle, tracée par eux). Mais l'entrée de la Russie, dans le cadre du partage du gâteau, a entravé le processus ou ralenti son avancée en attendant une entente avec la Russie. Ceci dit, revenons au Nord de l'Afrique et au Sahel en particulier. Pour le premier point, l'alerte vient du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et de son Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, en dénonçant le complot ourdi de l'intérieur, (voir l'article de Monsieur Walid Aït Saïd, dans L'Expression du mardi 4/8/2020, sabotages: feux de forêts, manque de liquidités, coupures d'eau et d'électricité, centrale électrique etc..), pour attiser la colère du peuple déjà en souffrance extrême de la pandémie de coronavirus. On appelle cette situation les prémices d'une attaque de grande envergure, probablement à nos frontières, le talon d'Achille de l'Algérie. Les réfractaires ont oublié que les deux dirigeants algériens sont en totale symbiose. Ce sont des hommes de terrain, issus de deux régions aux paramètres de souffrance socioéconomiques identiques. Ils sont passés par tous les échelons de la hiérarchie administrative. Le second point: je n'ai pas cessé de lancer l'alerte d'une menace au Sud à travers mes contributions publiées dans L'Expression, tout en attirant la situation explosive du Sahel et la menace d'implosion des Etas nés de la décolonisation dans cette région. Mali. Depuis, la contestation populaire, le Mali, premier pays ciblé, vit des moments historiques de survie, (en raison des positions affichées du peuple: les populations ont manifesté leur colère sur la présence militaire française ce qui a engendré la colère du président, Macron, dénoncer l'assassinat de Kadhafi, (socle de déstabilisation de la Libye et de la région), la mise en place d'une monnaie unique le dinar en remplacement du franc CFA etc). La punition semble être disproportionnée si l'on considère le principe de la liberté d'expression chez moi «oui» mais chez toi, «non». Le seul dirigeant africain à avoir décrit comme il se doit la situation africaine et la dépendance par rapport à l'ancien colonisateur, c'est le président ghanéen, (pays anglophone), lors de la récente visite du président français resté perplexe, à travers des vérités auxquelles sûrement, il ne s'attendait point. Une crise politiqueet sécuritaire Le Niger, mal positionné géographiquement, est en attente de résultats à ses frontières, d'une Libye agitée par le spectre d'un éclatement en trois régions, le Tchad, en proie à une fatalité dangereuse, le Nigeria en affrontement permanent avec la nébuleuse islamique, le Mali sous une haute tension où son avenir est en jeu et le Burkina Faso, au bord d'une faillite organisée, confronté à un futur incertain. Reste le Bénin, pour le moment il est épargné, indépendamment de la situation sanitaire dont il fait face comme tout le monde. Voilà la situation des voisins frontaliers du Mali. Néanmoins, le Niger peut actuellement compter sur la France et sa présence militaire tant que l'immobilité de la rue subsiste ou demeure bien canalisée par le pouvoir et tant que le gisement d'uranium reste exploitable. Le continent africain au mardi 4 aout 2020, compte 957.905 cas de contaminations au coronavirus avec 20 364 décès. Le Mali traverse une crise à la fois politique, sécuritaire et sanitaire. Le coronavirus s'est bien installé dans des pays limitrophes du Mali comme le Burkina Faso ou la Côte d'Ivoire et d'autres. On observe aucune réaction ou commentaire quant à la situation sanitaire du pays par rapport à la pandémie. On dirait que la classe politique, (dirigeants ou opposition), ne navigue pas avec le peuple, sur le même bateau, plongé tout droit vers le naufrage inévitable de l'Etat malien. Le peuple malien s'interroge sur le silence des autorités sur un phénomène qui concerne leur propre survie. Les cas de contaminations au coronavirus sont avérés. Le nombre ne cesse d'augmenter entraînant avec lui un lot important de décès qui ne cesse de grimper, sans compter les Maliens testés positifs suivis de cas de guérison dérisoire. Un tableau noir sur ce plan sanitaire. La crise malienne et la pandémie Pendant ce temps, sur le plan sécuritaire, les djihadistes profitent de cette situation au Sud, pour mener des actions terroristes au Nord du pays, faisant des victimes parmi des jeunes soldats maliens, mal équipés, mal entrainés dont le choix du recrutement repose plus sur l'extrême pauvreté que sur un choix délibéré. Si l'on observe de près les situations, sécuritaire et sanitaire, aussi paradoxalement que cela puisse paraître, le Covid-19 et les djihadistes ont trouvé un terrain favorable et fertile à leurs actions dévastatrices et destructives, puisque, il faut le souligner, les choix politiques d'élections aussi bien législatives que présidentielles ont primé face aux décisions salutaires, sanitaires et sécuritaires. Des mesures tardives ont été prises dans le secteur sanitaire, (couvre-feu, fermeture des mosquées, interdictions de rassemblement de plus de 50 personnes). Par contre, aucune mesure sociale compensatoire n'a été prise en faveur des citoyens à la recherche d'un revenu quotidien en temps normal. Enfin, à cet état noir, descriptif et malheureux, il faut ajouter l'effet aggravant, selon un rapport international, les détournements en milliards d'euros par des politiques véreux. Enfin, les hôpitaux sont délaissés et les dirigeants ne se rendent jamais au centre hospitalier malien le plus proche. Pour une simple banalité médicale, ils vont se soigner de préférence à l'extérieur du pays.