Personnage atypique du monde de la percussion, l'artiste se produira ce soir à partir de 19h en compagnie de quatre musiciens. «La musique appartient à tout le monde et, comme j'aime à le dire, le rythme n'est pas noir... Chaque être a quelque chose à donner, mon but est de le réveiller.» Et de réveiller les sens, Guem a cette réputation, en effet. Difficile ainsi de présenter cet artiste aussi complexe que déroutant, tant par son jeu musical que par ses origines. Guem est capable de jouer pratiquement de toutes les percussions. Descendant des esclaves nigériens arrivés au siècle dernier dans le sud de l'Algérie, Guelma? Guem sera plongé, dès son plus jeune âge, dans l'univers de la percussion. Sa tradition familiale centrée autour de la musique de transe lui livrera les grands secrets du diwan. Arrivé en France dans les années 60 pour entamer une carrière de footballeur professionnel, il s'apercevra très rapidement que son avenir sera intimement lié à celui des peaux. Après un passage au Centre américain de Paris, qui lui permettra de jouer avec la fine fleur des jazzmen français et américains, il décidera d'entamer une véritable carrière, non plus en tant qu'accompagnateur, mais en véritable chef d'orchestre des percussions. Avec plus d'une trentaine de disques sortis depuis le milieu des années 70, des milliers de cours de danse et de percussions, de concerts à travers le monde entier, Guem conserve toujours la même volonté: offrir à la percussion une véritable place mélodique dans l'univers musical et non pas exclusivement rythmique. Entre force et douceur, mélodie et rythme, joie et tristesse, spiritualisme et passion, Guem reste un personnage à part dans le monde des percussions. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, sachez que vous avez dû certainement entendre même quelques bribes du générique de l'émission de Delarue, «Ça se discute». Et oui, ce roulement de percussion tonné et concentré est de lui. Un travail précis qui n'est sans doute pas passé à côté de vos oreilles. Cela dit, ce soir à partir de 19h, ce sera toujours l'occasion de faire connaissance avec cet animal de la percussion qui se produira en compagnie de quatre musiciens. Après Constantine, l'année dernière, il était temps, enfin, que Guem vienne à la rencontre du public algérois. A l'initiative du Centre culturel français d'Alger, ce soir ce sera « indiscutablement » magique, jouissif, haletant, vigoureux, fort, percutant, chaleureux et puissant... C'est à ne pas rater donc à partir de 19h à la salle Ibn Zeydoun de l'Office de Riadh El Feth.