Cinq jours depuis que les Algériens des 29 wilayas, parmi les plus peuplées du pays, peuvent circuler jusqu'à 23 heures. Ce n'est pas rien. C'est même un événement, après plus de 5 mois de «couvre-feu» où le pays entrait en «hibernation», avant même la tombée de la nuit. Les Algériens ont vécu un Ramadhan atypique célébré les deux plus importantes fêtes religieuses dans les conditions que l'on sait, c'est-à-dire, très loin des normes sociales auxquelles ils sont habitués. Tout le cumul de rendez-vous ratés dissout quelque peu les liens sociaux, voire familiaux et crée une réelle frustration. Mais cette période difficile à vivre, qui n'est pas encore totalement derrière nous, semble montrer quelques signes d'«apaisement» à la faveur de l'allègement du dispositif de confinement et l'accélération de celui du déconfinement. Ainsi, ni complètement confinés ni véritablement déconfinés, les Algériens retrouvent doucement et sûrement leurs habitudes, pour le coup, estivales. Et dès l'entrée en vigueur des nouveaux horaires du «couvre-feu», c'est un début de délivrance pour l'ensemble de la société. Il n'existe pas un citoyen qui s'en désintéresse. L'été est fait pour la détente et la saison ne commence réellement que samedi prochain. Et pour cause, si le droit de circuler est acquis jusqu'à des heures tardives, toute l'infrastructure censée recevoir les estivants est encore «sous scellés». Les plages, les cafés, les restaurants, les jardins et autres promenades sont les grands absents des balades que s'offrent les Algériens depuis 5 jours. Mais qu'à cela ne tienne, tout «excités» de retrouver leur «liberté», les citoyens se contentent allègrement du marchand de glaces et des sandwicheries. L'important reste encore dans le plaisir que procure la fraîcheur naturelle de la nuit. Les à-côtés, viendront meubler les nuits joyeuses, bien qu'elles ne parviendront jamais à se hisser à celles des étés précédents. Et pour cause, pas de concerts en plein air et pas de pièces de théâtre. Et comme ce «déficit» ne suffisait pas, l'été 2020 qui, faut-il le souligner, commence à peine en Algérie, s'accompagne des sacro-saintes mesures barrières. Les estivants sont appelés à redoubler de vigilance. Le virus ne prend pas de vacances. Cela suppose donc une série quasi interminable de mesures, de gestes, de précautions qui peuvent pourrir une balade en ville, mais demeurent nécessaires et incontournables pour s'assurer une rentrée sociale tranquille. Cela pour dire que si l'Etat ne pouvait faire autrement que d'assurer un retour graduel à la vie normale, le citoyen détient entre ses mains, la clé d'une fin d'été tranquille.