Le ministre de l'Industrie pharmaceutique Abderrahmane Lotfi-Djamel Benbahmad a annoncé,mardi dernier, à Alger que le Groupe pharmaceutique Saidal a entamé la production d'une plus grande quantité d'hydroxychloroquine, destinée au traitement des personnes atteintes de coronavirus. Lors d'une visite au site de production de Saidal à El Harrach, Benbahmad a annoncé que le premier lot de près de 300 000 boîtes sera remis gracieusement à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Il a indiqué que les efforts se poursuivront, notamment vers la mission diplomatique algérienne en Inde, pour acquérir les matières premières nécessaires à la fabrication d'autres lots de ce médicament par des entreprises nationales. L'Algérie dispose de stocks suffisants d'hydroxychloroquine dépassant 220 000 boîtes au niveau de la PCH, mais «il faut anticiper toute demande éventuelle», a soutenu le ministre délégué. De plus, les capacités locales en matière de production de l'antibiotique Azithromycine, de masques de protection et de gel hydro-alcoolique, ont atteint des niveaux suffisants par rapport aux besoins, a-t-il soutenu. En ce qui concerne le vaccin anti-coronavirus, le ministre a affirmé qu'un travail est en cours au niveau d'une commission mixte pilotée par le ministère de la Santé et la PCH, à l'effet de suivre et recenser les projets de production de vaccins. Une quinzaine de projets concrets sont en phase d'expérimentation, a-t-il précisé en faisant état de contacts avec la plupart des laboratoires à travers l'institut Pasteur et les missions diplomatiques en vue d'obtenir le vaccin le plus rapidement possible. Benbahmad a évoqué des contacts avec des pays amis de l'Algérie, comme la Russie et la Chine. La production nationale est appelée à augmenter de 400 millions USD a indiqué le ministre qui a souligné l'impérative «re-dynamisation» de Saidal pour l'ériger en pôle pharmaceutique par excellence, à travers des mesures à même de permettre une exploitation meilleure et optimale des potentiels considérables dont dispose ce Groupe. Dans la perspective d'une nouvelle stratégie permettant à Saidal d'être au diapason des grands laboratoires, il a expliqué que pour s'adapter au développement accéléré du secteur pharmaceutique, il faut orienter les nouveaux investissements vers la production de médicaments plus innovants, comme l'insuline, les anticancéreux et les dérivés du sang. L'Algérie s'emploie à diversifier son industrie pharmaceutique locale pour couvrir quelque 70% des besoins du marché dans les deux années à venir contre 50% actuellement. Ceci permettra de porter la valeur de la production nationale à environ 400 millions de dollars à fin 2021 aux dépens des produits importés, «ce qui dérange certaines parties et suscite une résistance aux changements en cours», a affirmé Benbahmad. Le commis de l'Etat a indiqué que le décret fixant les prérogatives de son département est actuellement à l'étude en vue de sa prochaine promulgation. Ces prérogatives, a-t-il dit, reposent sur la création d'un environnement juridique et administratif approprié qui permet aux firmes du secteur de se développer. De son côté, la présidente-directrice générale (P-DG) de Saidal, Fatouma Akacem, a affirmé que la production et la distribution gratuite du premier lot d'hydroxychloroquine s'inscrivent dans le cadre de la contribution aux efforts nationaux de lutte contre l'épidémie, partant de la vocation du Groupe comme «société citoyenne». Soulignant que la nouvelle stratégie du Groupe repose sur la recherche et le développement, elle a rappelé la réalisation d'un centre spécialisé en la matière à Sidi Abdallah (Alger) en attendant son équipement en matériels nécessaires. Le site de production Saidal d'El Harrach, qui produit de l'hydroxychloroquine est entré en production en 2019. Il s'étend sur une superficie de 39 000 mètres carrés, avec une capacité de production de 40 000 unités/an, de différentes catégories.