A partir d'aujourd'hui, et jusqu'au 2 du mois prochain, l'université algérienne sera paralysée. Le bras de fer opposant le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ne connaîtra pas son épilogue de sitôt. En effet, après les menaces maintes fois brandies, le Cnes passe à l'action. A partir d'aujourd'hui, et tout au long de la semaine en cours, l'université algérienne sera paralysée. La décision a été prise la semaine dernière à l'issue de la réunion du bureau national du Conseil national des enseignants du supérieur. Cette rencontre, faut-il le rappeler, intervient au lendemain de celle qui s'est tenue entre ledit syndicat et la tutelle. Le département de Rachid Harraoubia a, depuis toujours, appelé au dialogue. Cependant, avec le temps et les réunions successives, souvent vouées à l'échec, les enseignants se sont retrouvés comme dans une impasse. Aux mêmes revendications qui reviennent, la tutelle répond par les mêmes promesses. Néanmoins, à nos jours, aucune des doléances formulées par les enseignants n'a été satisfaite. Dans ce sens, il convient de revenir sur ces revendications qui, aux yeux des enseignants, ne constituent qu'un minimum vital pour mener à bien leur tâche. Lesquelles revendications sont dans leur ensemble d'ordre socioprofessionnelles. Elles se rapportent à la révision de la grille des salaires des universitaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social, la démocratisation de l'université ainsi que la révision de la politique de gestion de l'université. En ce qui concerne la première doléance du Cnes, en l'occurrence le statut général de la Fonction publique, elle devait être débattue lors de la session d'automne de l'APN. Toutefois, cette promesse, moult fois faite par la tutelle, n'est toujours pas tenue. Est-elle vouée aux calendes grecques? Pis encore, à l'instar des autres secteurs paralysés par les mouvements de grève, dont le cas le plus manifeste est celui de l'éducation, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique décide de recourir à la justice. La requête déposée la semaine dernière par le département de Harraoubia vise à faire valoir l'illégalité de la grève à laquelle a appelé le Cnes. Comme « à têtu, têtu et demi », les syndicalistes du supérieur sont plus que jamais décidés à aller droit dans leurs revendications jusqu'à ce que ces dernières soient satisfaites. Par ailleurs, la position du Cnes vient d'être confortée par celle du Snma-SM (Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales). En effet, le bureau national de ce syndicat a, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, déclaré « sans aucune réserve son soutien et sa solidarité envers ses confrères du Cnes en particulier et des autres syndicats autonomes en général». Le président du Snma-SM, Dr Reda Fibri Boubezari, a annoncé en outre qu'une « journée de protestation est prévue pour le lundi 27 février sur tout le territoire national avec arrêt de l'enseignement et des soins (sauf urgences), en réponse au mépris des tutelles concernant nos revendications socioprofessionnelles restées sans suite malgré plus de trois années d'âpres négociations». Dans le même sillage, ledit syndicat appelle tous les enseignants, professeurs, docents et maîtres-assistants à observer un sit-in, lundi prochain au niveau de l'enceinte de l'hôpital Mustapha. A se demander maintenant quand va s'achever cette crise dont le seul perdant n'est, en fin de compte, que l'étudiant.