«La prise en charge médicale des détenus ne se pose pas à l'intérieur des établissements pénitentiaires». Une convention de jumelage entre les écoles nationales de l'administration pénitentiaire algérienne et française a été signée, hier, au cours d'une cérémonie organisée au ministère de la Justice. «Les relations de coopération bilatérale ont indéniablement connu un développement remarquable à la hauteur des ambitions des deux administrations», a déclaré M.Abdessalem Dib, secrétaire général du ministère de la Justice. La convention prévoit, en effet, un programme de formation au profit de deux groupes de cadres de l'administration pénitentiaire algérienne. Le premier groupe est constitué de 30 directeurs d'établissements pénitentiaires pour suivre une formation de deux mois sur les nouveaux modes de gestion des établissements pénitentiaires selon les normes internationales. Un autre groupe de 30 officiers de la rééducation suivra également une formation de formateurs. «Ces formations contribuent à un meilleur encadrement des sessions de formation organisées au niveau de notre école et à enrichir les connaissances de nos directeurs en matière de gestion des établissements pénitentiaires.» La convention signée vient concrétiser l'arrangement administratif signé entre les ministres de la Justice des deux pays en décembre 2004 à Paris. Ce document a été suivi d'un protocole d'entente entre les administrations pénitentiaires algérienne et française, signé en avril 2005 à Alger. Le protocole d'entente, rappelle-t-on, a défini les modalités de coopération entre les deux administrations, l'élaboration de projets mixtes et la réflexion commune sur les domaines de la recherche et de l'amélioration des pratiques professionnelles. De son côté, le directeur de l'école nationale de l'administration pénitentiaire française, M.Georges Vin, a affirmé que 60.000 détenus sont incarcérés et entre 30.000 à 40.000 sont suivis par l'administration pénitentiaire en France. Au total, le nombre de détenus est de 120.000 à 130.000. «La population carcérale dans notre pays relève de la petite et moyenne criminalité. La grande criminalité représente un taux nettement inférieur», indique M.Vin. Il poursuit qu'il y a une volonté évidente en Algérie à améliorer la situation en la matière, notamment concernant la prise en charge médicale des détenus. Interrogé justement sur ce sujet, M.Abdessalem Dib a souligné que ce problème ne se pose vraiment pas à l'intérieur des établissements pénitentiaires algériens. Il est à rappeler, dans ce cadre, que l'ancien directeur général d'El Khalifa Bank, Mohamed Al Azhar Alloui, qui était en détention préventive à El Harrach, est mort jeudi dernier à l'hôpital Mustapha-Bacha. «Sa situation a nécessité son évacuation vers un établissement hospitalier où tous les soins nécessaires lui ont été prodigués. Son décès n'a rien à voir avec les conditions de détention», avait précisé M.Dib. Par ailleurs, le conseiller du ministre a laissé entendre que les contacts entre l'Algérie et la Grande-Bretagne sur les extraditions judiciaires sont toujours en cours, précisant le maintien de la position de l'Algérie quant au refus des conditions exigées par la Grande-Bretagne à ce sujet.