Un important lifting vient d'être opéré par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, au niveau de 50 directions d'établissements pénitentiaires sur les 127 que compte le secteur. Ainsi, le ministre de tutelle a mis fin aux fonctions de 13 directeurs d'établissements pénitentiaires, qui ont été remplacés par des directeurs adjoints « dotés d'une longue expérience dans l'administration pénitentiaire, confortée par une solide formation acquise aussi bien en Algérie qu'à l'étranger », peut-on lire dans le communiqué du ministère de la Justice, rendu public hier. En outre, 37 directeurs d'établissements pénitentiaires ont fait l'objet d'une mutation à d'autres établissements. Les changements notables, précise le département de M. Belaïz, concernent les grands établissements de Tazoult, Berrouaghia, Tizi Ouzou et Oran. Qualifié de « périodique » et d'« ordinaire », ce mouvement, ajoute le ministère de la Justice, s'inscrit dans le cadre de la réforme de la justice et de la modernisation du secteur pénitentiaire. Ces nouvelles nominations sont destinées « à renforcer les établissements pénitentiaires par des compétences humaines, qualifiées, efficaces et performantes », souligne encore le ministère de la Justice. Les nouveaux directeurs doivent assurer une meilleure prise en charge des missions inhérentes au secteur pénitentiaire, notamment celles relatives à la modernisation des mécanismes de gestion, d'une part, et celles se rapportant à la promotion des méthodes de traitement des détenus et de leur réinsertion sociale, d'autre part. En tout cas, les spécialistes ont, à plusieurs reprises, recommandé un encadrement humain adéquat au niveau des prisons pour humaniser les conditions de détention. L'autre défi réside dans l'amélioration de l'espace carcéral. C'est dans cette optique que le gouvernement a décidé la construction de 51 établissements pénitentiaires d'une capacité de 36 000 places d'ici à 2009. Selon un responsable du ministère de la Justice, ces nouvelles infrastructures carcérales doivent répondre aux nouvelles exigences en matière de sécurité, de modernisation, de fonctionnement, de condition de détention et de respect des droits de l'homme. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux a, à l'ouverture d'un séminaire international, le 10 décembre 2005, fait un constat amer sur la situation des établissements pénitentiaires qui reste encore loin des normes internationales requises. Selon lui, l'exiguïté des lieux, l'absence de conformité avec l'impératif de la séparation entre les catégories de détenus ainsi que leur mauvaise répartition géographique sont les principaux critères qui caractérisent le parc pénitentiaire. Sur le volet humain, les écoles française et algérienne de formation du personnel de l'administration pénitentiaire ont signé, le 21 mars 2006, une convention de jumelage dans le but de renforcer les échanges en matière de formation et d'activités pédagogiques. Une année auparavant, en avril 2005, un protocole d'entente entre les deux administrations pénitentiaires a été signé dans la perspective de l'élaboration de projets mixtes et la réflexion commune autour des domaines de la recherche et de l'amélioration des pratiques professionnelles. Cette coopération a déjà permis la formation d'une trentaine de directeurs de prison dans les nouveaux modes de gestion des établissements pénitentiaires ainsi qu'une trentaine d'officiers de la rééducation pour être formateurs. Par ailleurs, le conseil du gouvernement a, en date du 7 septembre 2005, décidé des mesures importantes au profit des détenus, dont l'aide sociale et financière, la fixation des modalités d'usage des moyens de communication à distance ainsi que la réorganisation des missions et du fonctionnement du comité interministériel de coordination des activités de rééducation et d'insertion sociale des détenus.