Le président français Emmanuel Macron effectuera mercredi sa première visite officielle en Irak, où il rencontrera à Baghdad le Premier ministre et son homologue, en signe de solidarité avec ce pays en crise, ont indiqué des sources gouvernementales irakiennes. M. Macron, qui effectuera cette visite d'une journée après son déplacement au Liban, sera le premier chef d'Etat étranger à se rendre en Irak depuis la nomination en mai du Premier ministre Moustafa al-Kazimi. «Il rencontrera le Premier ministre et le président (Barham Saleh) irakiens et espère avoir des discussions avec plusieurs (autres) acteurs politiques», a indiqué une source gouvernementale. L'Elysée n'a pas confirmé jusque-là le déplacement, qui l'a toutefois été par deux autres responsables irakiens. Les entretiens seront axés sur la «souveraineté», ont précisé les sources irakiennes, affirmant que Baghdad cherchait à emprunter son propre chemin à l'écart des vives tensions entre ses deux alliés, Washington et Téhéran. Le message du chef de l'Etat français devrait faire écho à celui de son chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, qui a souligné, lors d'une visite en Irak en juillet, la nécessité pour Baghdad de «se dissocier des tensions de son voisinage». Le 27 août, la ministre française des Armées, Florence Parly, a elle aussi mené des entretiens à Baghdad et Erbil, capitale de la région kurde (nord), rappelant notamment l'importance de poursuivre la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Contrairement à la plupart des responsables étrangers en visite en Irak, M. Macron ne se rendra pas à Erbil, et espère rencontrer les leaders kurdes à Baghdad, selon les mêmes sources irakiennes. L'Irak est pris en étau depuis des années entre Washington et Téhéran, une position de plus en plus difficile depuis le début en 2018 d'une campagne de «pression maximale» des Etats-Unis contre l'Iran. En janvier, un puissant général iranien, Qassem Souleimani, et son lieutenant irakien ont été tués par une frappe de drone américain à Baghdad. Téhéran a répondu avec des frappes de missiles contre une base où sont cantonnées des troupes américaines, présentes dans l'ouest de l'Irak. Deuxième plus important producteur de l'Opep, l'Irak a été fortement touché par la chute des prix du pétrole et la pandémie de coronavirus a encore aggravé la situation économique.